Près de 200 étudiants parisiens ont investi la gare Saint-Lazare ce mardi 12 avril, répondant à l’appel de la Coordination nationale étudiante. Une opération qui, face à la satisfaction de l’Unef, vise à montrer leur détermination à n’accepter que le retrait du projet de loi Travail, et non les mesures pour la jeunesse annoncées lundi par Manuel Valls aux syndicats étudiants.
Ils s’étaient donné le mot. Vers 16h30, près de 200 étudiants parisiens ont répondu à l’appel de la Coordination nationale étudiante (CNE) ce mardi 12 avril sur le parvis de la gare Saint-Lazare, dans le nord de Paris, pour manifester leur « soutien aux cheminots ». Mais, surtout, pour rappeler l’exigence qu’ils portent depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail : « le retrait, rien que le retrait » du texte. La manifestation sauvage se transforme en démonstration de force quand, à 17 heures, les étudiants rompent le – léger – barrage policier et investissent la gare. Des tracts intitulés « Cheminots en colères, étudiants solidaires ! » sont distribués aux voyageurs, aux réactions contrastées. Mais les slogans, eux, visent davantage le projet de loi de Myriam El Khomri.
Les quelques 200 #etudiants contre #LoiTravail sont entrés dans gare st Lazare malgré #policiers pic.twitter.com/a54QTaNhKf
— Nicolas Rinaldi (@nicolasrinald1) 12 avril 2016
Car c’est avant tout de la loi Travail qu’il est question ce mardi, au lendemain des mesures présentées par Manuel Valls aux syndicats étudiants et lycéens. Une façon de montrer que le satisfecit de l’Unef n’est pas partagé par tous. Peu avant l’arrivée des manifestants, la CNE, qui regroupe des délégués d’universités de toute la France mobilisés contre la loi Travail, a tenu une « conférence de presse » improvisée. Devant les marches de la gare, cinq porte-paroles du mouvement expliquent « qu’aucune négociation n’est envisageable », et que « le projet de loi ne peut être amendable ».
Si les porte-paroles de la CNE estiment « insuffisantes » et « sans rapport avec la loi Travail » les mesures annoncées par le Premier ministre, ils remettent surtout en cause la « légitimité » de l’Unef. « Ce n’est pas aux syndicats de négocier le projet de loi », expliquent les cinq étudiants, qui estiment que « personne ne peut parler au nom du mouvement ». Un procès en légitimité que balaie l’Unef. Contacté par Marianne, le premier syndicat étudiant explique que la CNE est, elle, « très peu représentative ». Et d’illustrer son propos par le nombre décroissant d’universités présentes lors des assemblées générales du mouvement : « près de 70 le week-end du 2 avril, moins de 40 la semaine suivante ». Si elle ne dément pas ces chiffres, la CNE invoque des « difficultés financières et logistiques » pour ses étudiants mobilisés : la première AG a eu lieu à Rennes, la deuxième à Nanterre, et une troisième est prévue le week-end prochain à Toulouse.
Parmi les étudiants présents ce mardi à la gare Saint-Lazare, nombre d’entre eux s’inquiètent d’une éventuelle « démobilisation des étudiants », à la suite des annonces de Matignon, qui visent à « acheter les jeunes pour museler la contestation ». L’Unef, elle, a appelé dès lundi à manifester « auprès de l’intersyndicale » le 28 avril contre la loi Travail, de manière « solidaire« , mais elle ne s’est « pas encore décidée » à participer aux deux journées d’actions annoncées par la Coordination nationale des étudiants, des 14 et 20 avril prochains.
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