Selon « Le Monde » de ce mardi 12 avril, les services de renseignement ont espionné en 2012 les communications de Thierry Solère, candidat dissident dans les Hauts-de-Seine face au ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant.
C’est une nouvelle affaire qui éclabousse Claude Guéant, déjà condamné en novembre dernier dans celle des primes en liquide du ministère de l’Intérieur. Le Monde révèle ce mardi 12 avril que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a mis sous surveillance son adversaire aux élections législatives de 2012, Thierry Solère, élu député des Hauts-de-Seine à l’issue du scrutin.
Ministre de l’Intérieur à la fin du quinquennat Sarkozy, Claude Guéant est parachuté par l’UMP dans les Hauts-de-Seine pour les législatives. Mais Thierry Solère, ancien premier adjoint au maire de Boulogne-Billancourt, se présente en candidat dissident. Il est exclu de l’UMP le 20 mars 2012, date à partir de laquelle ses téléphones et son adresse Internet sont espionnés, selon Le Monde. Un haut responsable de la DGSE aurait aussi demandé à un chef de service de « prendre en compte un opposant politique à un maire de droite dans les Hauts-de-Seine », autrement dit, de mettre en place une surveillance physique de Thierry Solère. Une demande qui n’a finalement pas abouti. Opérée en dehors de tout contrôle, la surveillance des communications de Thierry Solère n’aurait été interrompue que lorsque la direction technique de la DGSE l’a découverte fortuitement.
Interrogé par Le Monde, Claude Guéant nie l’affaire. « Cela ne me dit strictement rien et c’est opposé à mes principes », affirme-t-il. « Jamais je n’ai fait de demande en ce sens à qui que ce soit. J’étais ministre de l’Intérieur et à ce titre, précise-t-il, je n’avais aucune autorité sur la DGSE », qui dépend du ministère de la Défense. A l’époque, le directeur de la DGSE était Erard Corbin de Mangoux, un proche de Claude Guéant. Aujourd’hui conseiller maître à la Cour des comptes, celui-ci dénonce des informations « hautement fantaisistes ». « Je n’ai jamais reçu d’ordre pour enquêter de quelque manière que ce soit sur M. Thierry Solère et je n’ai jamais agi sous une quelconque pression politique à cette période », se défend-il.
« Si cela se confirme, je suis non seulement très surpris mais surtout consterné. C’est très grave », réagit de son côté Thierry Solère dans Le Monde. Soutien de Bruno Le Maire, le député est devenu depuis son élection une figure importante à droite, puisqu’il préside le comité chargé d’organiser la primaire du parti Les Républicains. Ce qui donne à ces révélations une tournure encore plus politique.
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