Ils font « Nuit Debout ». Leila Chaibi, membre du Parti de gauche, ancienne candidate aux municipales à Paris, se trouvait « assoupie ». Passer la Nuit Debout a réveillé son militantisme.
Leila Chaibi a la voix éraillée des militants qui ont trop parlé, mais les yeux brillants de ceux qui ont réussi le casse politique de l’année. Elle était de la bande de départ, la quinzaine de personnalités « comité de pilotage », qui le 23 février avait décidé de monter un coup à l’occasion de la manifestation contre la loi El Khomri du 31 mars. « On ne savait pas exactement ce qu’on occuperait, un lieu, une place ou autre chose. Mais on avait prévu une sono parce qu’on se disait que faire la fête, c’était le meilleur moyen de commencer une réunion populaire », se souvient-elle.
La Nuit Debout agit sur elle comme une cure de jouvence politique, car à 36 ans, Leila, diplôme de Sciences Po au fond de la poche, a déjà expérimenté toutes les facettes de la politique à gauche de la gauche : les Collectif La Pelle et la Pioche qui s’installaient dans les grandes surfaces pour manger à l’œil avec les miséreux, Jeudi Noir et les squats populaires, la campagne du Front de gauche pour Mélenchon en 2012. Puis une candidature aux municipales dans le XIVè arrondissement de Paris, menée depuis une baraque à frites. Hélas, le « PCF est parti avec le PS, alors j’ai fais 5% des suffrages »…
Au Parti de Gauche, elle est connue pour aimer le militantisme « décalé ». Et justement, « grosse déception » ça ne bouge plus beaucoup dans la gauche de la gauche. « J’ai toujours ma carte du PG, mais depuis un an, je m’étais assoupie. Le 31 avril au soir, j’ai envoyé des mails à mes camarades pour les alerter qu’il se passait quelque chose, ils ont mis deux jours à venir… »
Le soir elle regarde la place de la République en croisant les doigts : « Il se passe quelque chose de dingue, mais comme c’est fragile ! Ce serait dommage de tout gâcher… »
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