Bruno Le Maire explique pourquoi il n’a pas voté le non-cumul des mandats

Chantre d’une nouvelle façon de faire de la politique et notamment du non-cumul des mandats, Bruno Le Maire a expliqué ce lundi 11 mars sur France Inter pourquoi il n’avait pas voté en 2013 la loi socialiste allant en ce sens. Pour justifier que les parlementaires prennent d’autres fonctions, il a argué du manque de moyens dont ils souffrent.

Le renouveau, c’est entendu, « c’est Bruno ». Mais au-delà de la rime, le candidat Le Maire à la primaire de la droite incarne-t-il réellement une autre façon de faire de la politique ? Comme Patrick Cohen lui a fait remarquer ce lundi 11 avril dans la matinale de France Inter, ce défenseur acharné du renouvellement de la classe politique n’a pas voté la loi sur le non-cumul des mandats mise en place par la gauche en 2013. Et voici sa réponse :

« Je ne l’ai pas votée parce que j’estime qu’on ne peut pas mettre fin au cumul des mandats si, dans le même temps, on ne revalorise pas la fonction des députés et des sénateurs. (…) Je considère que si vous voulez avoir des députés et des sénateurs qui ne cumulent pas les mandats, encore faut-il leur donner les moyens de mieux faire leur travail, de contrôle du gouvernement et de proposition législative ».

Est-ce à dire qu’être « seulement » député ou sénateur ne serait pas assez utile en termes d’action politique ? Ou bien s’agit-il d’une considération financière, le parlementaire cumulard étoffant ses revenus ? Cela, Bruno Le Maire ne le dit pas.

« Je ne veux pas faire le jeu de la confusion des partis »

A l’époque, pour défendre son opposition à la loi sur le non-cumul, le député de l’Eure avait signé le 21 juin 2013 dans Le Figaro une tribune intitulée « Pour une révolution démocratique« . Son argument principal ? François Hollande ne va pas assez loin : « Qui peut croire que la fin du cumul des mandats en 2017 donnera immédiatement le signal du renouvellement nécessaire des élus ? » Et de proposer la réduction du nombre de parlementaires, la limitation à trois du nombre de mandats nationaux successifs « pour garantir un renouvellement des élus et faire une place plus grande aux jeunes dans la vie politique« , et le renforcement des « moyens de travail des parlementaires, pour leur permettre de contrôler avec efficacité le gouvernement« . Ce dernier argument ressemble certes à celui brandi ce lundi sur France Inter : sauf qu’à l’époque, Bruno Le Maire ne justifiait pas qu’un élu cumule les mandats.

Surtout, même s’il jugeait que le projet de loi socialiste n’allait pas assez loin, pourquoi ne l’avoir pas voté comme une première étape allant dans le bon sens ? La réponse à cette question se trouve dans un billet de blog, publié le 4 juillet 2013 et qui a disparu depuis du site de Bruno Le Maire (cf.image ci-dessous). Dans lequel le député reprend les arguments exposés dans sa tribune six jours plus tôt, en y ajoutant celui-ci :

« Mais aussi et surtout, je ne veux pas faire le jeu de la confusion des partis qui nourrit le discours des extrêmes. Non, l’UMP et le PS, ce n’est pas la même chose. »

A la fin des fins, Bruno le Maire indiquait donc tout simplement que s’il ne votait pas le projet, c’est aussi parce que celui-ci était proposé par la gauche. Mais « sectarisme », ça ne rime pas avec « renouveau ».

Capture d’écran brunolemaire.fr

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