L’enquête menée dans le cadre des notes de taxis d’Agnès Saal à l’INA révèle également les importantes notes de frais de l’ère de son prédécesseur, Mathieu Gallet, désormais patron de Radio France.
L’ancienne patronne de l’INA a été condamnée ce lundi 11 avril à 4.500 euros d’amende dans cette affaire. Sur les 40.000 euros de dépenses en taxis qui lui ont été reprochées, la procureure de Créteil considère qu’entre mai 2014 et avril 2015, 23.788,46 euros constituent un détournement de fonds publics. Au passage, les résultats de l’enquête publiés ce lundi par Mediapart sont surtout accablants pour… son prédécesseur à la tête de l’INA, aujourd’hui patron de Radio France, Mathieu Gallet.
C’est l’un des points de défense d’Agnès Saal : tous ses prédécesseurs « faisaient un usage privé de leur véhicule » de fonction avec chauffeur et, n’ayant pas elle-même le permis de conduire, passer un contrat avec une société de taxis aurait évité à l’INA d’embaucher un chauffeur supplémentaire pour 62.000 euros par an. Plus, donc, que les 40.000 euros qui lui sont reprochés. Surtout, hormis ses *petits soucis* avec les notes de taxis, la présidente Saal aurait fait faire une cure d’amaigrissement au budget « notes de frais« . Elle avait déjà fait valoir qu’à son arrivée, elle avait réduit les frais liés à la présidence, de 110.000 euros inscrits au budget en 2013 à 70.000 en 2015.
C’est également l’un des points soulevés par le secrétaire général de l’INA et le comptable devant les enquêteurs : si personne n’a pensé à surveiller les factures de taxi d’Agnès Saal – dont elle a largement fait profiter sa famille – c’est parce que la patronne de l’INA présentait par ailleurs de faibles notes de frais. « Elle dépensait beaucoup moins que ses prédécesseurs. Du coup ses volumes de dépenses étaient moindres, ils étaient moins contrôlés« , dixit le secrétaire général. Une perquisition rapportée par Mediapart permet d’établir une note de 1.565,48 euros en un an. Commentaire du comptable : « Elle a dû faire en dix mois ce que Mathieu Gallet faisait en un mois.«
De fait, la note laissée par Mathieu Gallet à l’INA est dix fois plus élevée en 2013 ! Pas moins de 15.000 euros de « frais de voyage et de déplacement« , en plus d’un salaire de 185.000 euros annuels. Ses 17.000 euros de pot de départ – pointé par les enquêteurs et révélés par Mediapart – ont également été réglés par l’INA, sans que le comptable ne puisse s’en expliquer auprès des enquêteurs. Tout comme ces notes de restaurants « à plus de 50 euros par personne » remboursées alors que le règlement interne n’autorisait que « 30 euros pour un repas pro« . Tout comme encore ces « frais de minibar et de blanchisserie supérieurs à 50 euros » à Biarritz, quand, là-encore, le règlement ne prévoyait que « 38 euros pour un hôtel en province ».
Et c’est encore compter sans les marchés de communication octroyés par Mathieu Gallet sans mise en concurrence et pour lesquel la justice est saisie. Agnès Saal a d’ailleurs son avis sur ce sujet, elle le livre aux enquêteurs : « Pour moi, ces prestations n’avaient pas d’intérêt. »
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