Entre 18.000 et 20.000 manifestants selon la police, 110.000 selon les syndicats. La manifestation de ce samedi 9 avril contre la loi Travail a réuni moins de personnes dans les rues de Paris que lors de la première journée de mobilisation, il y a un mois. Et ce, malgré l’implication d’indignés de « Nuit Debout ».
Loin des 26.000 à 28.000 personnes recensées par la police, ou des près de 200.000 par les syndicats le 9 mars, la cinquième journée de mobilisation contre la loi El Khomri a déçu ce samedi 9 avril à Paris. Les organisations syndicales, comme la préfecture de police de Paris, y ont en effet enregistré une moindre affluence : entre 18.000 et 20.000 manifestants selon la police, 110.000 selon les syndicats.
A Paris, syndicats lycéens, étudiants et travailleurs s’étaient donné rendez-vous à 14 heures sur la place de la République pour débuter leur cinquième journée de mobilisation contre la loi Travail. Le choix du lieu n’est pas anodin : la place réunit chaque soir depuis le 31 mars des centaines, voire des milliers de personnes sous l’étendard « Nuit Debout ». Un mouvement apolitique, né de la mobilisation anti-loi Travail mais auquel se sont depuis agrégées toutes autres sortes de luttes.
Quelques indignés ont rejoint la manifestation contre la loi Travail, partie de la place de la République. – Jérémy Bouillard
Autour de « Répu », les cortèges de lycéens, étudiants et travailleurs entament à 14h30 une marche qui doit les mener jusqu’à la place de la Nation. Dans le cortège, les pancartes et les chants se concentrent principalement contre la loi de Myriam El Khomri. « A mort la République« , « contre la guerre« … De rares pancartes défendent les autres revendications exprimées chaque « Nuit Debout ».
De rares pancartes faisant référence à « Nuit Debout » ont jalonné le cortège. -Jérémy Bouillard
Descendant le boulevard Beaumarchais, en direction de la place de la Bastille, un jeune homme portant un panneau siglé « Nuit Debout » assure que « toute la place de la République est là pour contester la loi Travail, au nom de la convergence des luttes« . Difficile de le croire, tant la présence des indignés est peu visible ce samedi. Certains arborent un pin’s rouge, symbole du mouvement, d’autres des stickers. Mais ils sont discrets.
Pour autant, le mouvement est apprécié dans les rangs de la mobilisation contre la loi Travail. « Nuit Debout nous redonne de l’espoir« , assure une manifestante, même si elle reconnaît que la loi Travail « n’est plus le principal leitmotiv » des indignés. Léa, 20 ans, explique pour sa part que l’occupation nocturne de la place de la République lui « a redonné envie de manifester« . Présente lors de la première journée de mobilisation contre le projet de loi, la jeune femme a participé « deux soirs« au rassemblement nocturne.
Les étudiants parisiens ont donné de la voix. – Jérémy Bouillard
Passé la place de la Bastille, vers 15h30, des indignés distribuent des tracts appelant les manifestants à rejoindre, en fin de la marche, la place de la République. La manifestation s’achève une heure plus tard place de la Nation, où des casseurs prennent à partie des policiers. Aux jets de projectiles, les forces de l’ordre répliquent pendant plus d’une heure par des gaz lacrymogènes, sous les yeux consternés de la plupart des manifestants. Ceux-ci ne s’attardent pas, et une bonne partie d’entre eux rejoignent une place de la République noire de monde, où peut débuter malgé la pluie la dixième « Nuit Debout ».
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