Dupont-Aignan accuse le PS et LR d'avoir pactisé pour faire passer la réforme du temps de parole

Alors que l’Assemblée a voté définitivement ce mardi 5 avril la réforme des règles de la présidentielle, dont l’épineuse question des temps de parole, le président de Debout la France a déposé un recours contre le Conseil constitutionnel. Nicolas Dupont-Aignan accuse PS et LR d’avoir conclu une « alliance objective ».

Mardi 5 avril, la proposition de loi modifiant les règles applicables à l’élection présidentielle – celle qui supprime notamment l’égalité de parole entre les gros et les petits candidats – a été adoptée définitivement… mais d’une courte tête. A douze voix près, le texte ne passait pas, ce qui n’est pas négligeable sur 562 votants. Et à en croire Nicolas Dupont-Aignan ce vendredi 8 avril sur BFM et RMC, le tout est passé ric-rac, grâce à un petit arrangement entre le PS et Les Républicains.

Comme le racontait déjà Marianne le 2 mars, le président de Debout la France est particulièrement remonté contre cette réforme qui vise à remplacer l’égalité du temps de parole entre candidats par une « équité » du temps de parole à partir du dépôt des listes jusqu’au lancement de la campagne officielle, quinze jours avant le scrutin. Cette équité sera basée sur la « représentativité » des candidats dans le paysage politique français, à partir de critères comme les résutats des précédentes élections ou des sondages. Pour se faire une meilleure idée, Les Decodeurs du Monde ont reproduit sur ce graphique ce qu’une telle équité aurait donné en 2012.

Un dialogue surprise à l’Assemblée…

Pour Nicolas Dupont-Aignan, qui n’aurait plus qu’un infime temps de parole obligatoire dans ce cas de figure, la réforme vise tout simplement à « instaurer le tripartisme« . Et sur BFM et RMC ce vendredi, il accuse le PS et LR de s’être entendus pour faire passer le texte en douce :

« Je montais dans l’hémicycle [le jour du vote, ndlr] et j’étais juste derrière Christian Jacob [le président du groupe LR à l’Assemblée, et je le vois dire à un député dont je tairai le nom : ‘Fais voter quelques voix, il faut que ça passe.' »

Une évidente « complicité objective » selon Nicolas Dupont-Aignan, qui observe que les deux partis qui se partagent le pouvoir depuis des dizaines d’années, et « qui ont déjà 80 à 85% du temps de parole durant tout le quinquennat », veulent conserver leur avantage jusqu’au bout.

Selon les projections du Monde, durant la période intermédiaire de trois semaines (du dépôt des listes au lancement de la campagne officielle) en 2012, et en suivant les nouvelles règles, les médias n’auraient eu aucune obligation de faire parler un Nicolas Dupont-Aignan plus de 11 minutes au total, contre en moyenne 5h30 pour un Nicolas Sarkozy ou un François Hollande.

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