Les policiers vont défiler à Paris ce 7 avril dans l’après-midi pour dénoncer, entre autres, le manque de moyens alloués en cette période d’état d’urgence.
Les flics sont dans la rue. Ils défilent ce jeudi 7 avril à Paris sous la bannière de la deuxième organisation syndicale, Unité Police, affiliée à FO. Ni les conseillers de Bernard Cazeneuve à l’Intérieur, ni ceux de Manuel Valls à Matignon n’ont pu empêcher ce mouvement de grogne à quelques jours de la signature d’un vaste plan de soutien aux forces de l’ordre voulu par le président de la République lui-même.
Tout était pourtant bien parti, le 22 octobre dernier, François Hollande annonçant pour le printemps suivant de grandes avancées pour la police et la gendarmerie. Entre-temps, les attentats du 13 novembre ont violemment modifié le cours des négociations, occupant à plein temps toute l’énergie de la Place Beauvau. Le ministre de l’Intérieur a paré au plus pressé, organiser les forces pour qu’elles soient en mesure d’intervenir au plus vite en cas de nouvel attentat. Des armes ont été distribuées, des gilets pare-balles aussi, tandis que les plus hautes autorités se relayaient pour féliciter, policiers et gendarmes, en première ligne face au terrorisme et plus populaires que jamais.
« Un mélange de ras-le-bol et de résignation »
C’est cette popularité, et surtout cette disponibilité – toujours sur le pont, des congés ratiboisés par l’état d’urgence – que la base policière cherche aujourd’hui à traduire en monnaie sonnante et trébuchante. L’enveloppe annoncée par le gouvernement est déjà conséquente, mais les responsables d’Unité Police en veulent plus. « Les conditions de travail se sont considérablement dégradées sous Nicolas Sarkozy, avec une réduction des moyens et des effectifs, plaide Nicolas Comte, numéro 2 de l’organisation syndicale. Cela se cumule avec les contingences liées au terrorisme. Les collègues voient les responsables politiques se faire photographier avec les flics, mais ils ne voient pas venir la compensation ».
Une chaîne judiciaire qui patine faute de moyens, comme le confirme sur tous les tons le nouveau Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, des policiers épuisés par un plan Vigipirate qui n’en finit plus… tout cela diffuse dans les rangs comme une impression de régression. « Un mélange de ras-le-bol et de résignation », dit Nicolas Comte, qui devrait pousser François Hollande à sortir rapidement du bois. Pourquoi pas déguisé en Père Noël pour policiers méritants…
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