"Panama Papers" : Mélenchon réclame "la mise sous tutelle" de la Société générale

Ce jeudi 7 avril sur France Info, Jean-Luc Mélenchon a réagi aux révélations des « Panama Papers », notamment sur la liste dévoilée des sociétés offshore de la Société générale. Selon lui, il n’y a qu’une seule bonne solution, la reprise en main par l’Etat de la banque française.

« La Société générale est une industrie de la triche, de la fraude et de la combine ». La voix calme de Jean-Luc Mélenchon tranche avec la fermeté du propos. Ce jeudi 7 avril sur France Info, l’eurodéputé a réagi aux révélations sur les sociétés offshore de la Société générale au Panama. Avec ce scandale des « Panama Papers », un boulevard s’offre à lui. Doublement d’ailleurs puisque l’ancien PDG de la banque française, Frédéric Oudéa, est accusé de mensonge pour avoir affirmé sans sourciller le mardi 17 avril 2012, lors d’une audition devant les sénateurs sur l’évasion fiscale, que sa banque avait quitté le Panama et autres « paradis fiscaux » : 

« La Société générale a fermé ses implantations dans les pays qui figuraient sur cette liste grise, mais aussi dans ceux que désignait la liste des États non-coopératifs, c’est-à-dire en pratique, pour nous, à Panama« . 

« C’est très grave de mentir sous serment. On ne peut plus avoir confiance », insiste aujourd’hui le cofondateur du Parti de gauche. Surtout que si les propos des auditionnés devant une commission bénéficient de la même protection que ceux des parlementaires au sein des différentes chambres, le parjure dans cette enceinte est en contrepartie passible de 5 ans de prison. A charge au président de la commission de saisir la justice…

Pierre Laurent demande des poursuites judiciaires contre la Société générale

Pour l’heure, le sénateur Éric Bocquet (communiste) a annoncé mercredi que son groupe allait « saisir le bureau du Sénat » en vue de poursuivre en justice Frédéric Oudéa pour faux témoignage. Ce jeudi matin, Pierre Laurent, sécrétaire national du PCF et sénateur CRC a lui, demandé sur BFMTV et RMC que « des poursuites judiciaires soient entreprises contre la Société générale ». « L’Etat doit prendre ses responsabilités », a-t-il ajouté.

Mais Jean-Luc Mélenchon a une solution bien plus simple et rapide pour la banque. Il réclame tout simplement « sa mise sous tutelle ou sa nationalisation selon la loi pour faire le ménage dedans (…) Cette fois-ci, il nous faut un châtiment. La Société générale doit-être mise sous tutelle, ses dirigeants sont des menteurs (…) ils doivent être chatiés », propose-t-il.

 

Un peu plus tôt dans la matinée, Jérôme Kerviel, l’ex-trader de la « SocGen » devenu pourfendeur des banques, dénonçait sur la même radio, avec son avocat David Koubbi, les protections dont bénéficie la banque. « C’est un effet de système (…) on doit sûrement dire à Sapin : ‘Monsieur le ministre, c’est l’une des dix banques systémiques du monde' », abonde Jean-Luc Mélenchon. Touchez pas au grisbi, donc… Avec un ministre des Finances sous influence ? « Par la force des choses, puisqu’il ne fait rien », accuse-t-il encore. 

Et le candidat à la présidentielle d’appeler à la Jacquerie contre les pratiques des banques : « Il est temps de commencer à punir les fraudeurs ». Les chiffres sont en tout cas de son côtéChaque année, selon les estimations basses, l’évasion fiscale coûterait entre 60 à 80 milliards d’euros à la France.

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