A Amiens, Emmanuel Macron lance son mouvement politique "ni à droite, ni à gauche" : "En Marche"

Après une heure de vrai-faux suspense, le ministre de l’Economie a annoncé la création de son propre mouvement politique transpartisan, intitulé « En Marche », précisant qu’il n’avait aucune ambition présidentielle… « aujourd’hui ».

Durant une heure, il aura disserté, répondu aux questions de la salle, marché de long en large sur l’estrade, parlé avec les mains, expliqué… Depuis Amiens, lors de ses quatrièmes « rencontres citoyennes », aux places réduites mais diffusées en direct sur Dailymotion à grand renfort de caméras, Emmanuel Macron a finalement annoncé, à 20 heures pile, à la manière d’un Steve Jobs présentant le dernier bébé d’Apple, le lancement de son propre mouvement politique:  « En Marche« .

Le ministre de l’Economie a savamment joué la carte du suspense. Plusieurs médias comme Le Point ou Libération avaient « annoncé l’annonce » quelques minutes avant le début de la rencontre. Puis rien. Macron a attendu la toute dernière question, celle tombant un poil avant 20 heures, pour se lancer, en sortant quelques violons :

« Je voulais le faire à Amiens car je suis né ici, j’y ai une partie de ma famille et des attaches fortes et c’est là que je suis arrivé à la conscience civique. (…) 

Il y a une énergie dans le pays, une envie de changement, il y a aussi une forme de sentiment de mal-être terrible : on voudrait faire et on retombe dans les défiances. Mais il y a une ambition, une énergie, il y a une lucidité chez les Françaises et les Français. Les citoyens sont prêts à beaucoup d’efforts si on leur donne une vision, une perspective. (…)

Les clivages sont devenus obsolètes à beaucoup d’égard. Je ne suis pas en train de dire que les partis n’ont plus aucun sens. (…) Néanmoins ce clivage droite-gauche aujourd’hui nous empêche à beaucoup d’égards. (…)

Comme je ne suis pas juste là pour deviser…  j’ai mis du temps, j’ai réfléchi, j’ai consulté, j’ai associé beaucoup de gens et j’ai décidé de créer un mouvement politique nouveau. Un mouvement qui ne sera pas à droite, qui ne sera pas à gauche. »

Emmanuel Macron dit avoir conscience qu’on cherchera toujours à « le remettre dans une case » malgré son ambition transpartisane et se réaffirme – non pas de gauche – mais « membre d’un gouvernement de gauche« . Il dit « vouloir travailler avec des gens qui se sentent à droite, aussi.« 

Il fustige une société « bloquée » et lui oppose la dynamique, d’où le nom de son mouvement : « En marche« . Le ministre avait même prévu un petit film de présentation, lancé après son annonce. Le site internet, le compte Twitter et la page Facebook sont bien évidemment déjà prêts pour ce politique ne jurant que par la modernité des choses. Loin de lui l’annonce traditionnelle dans un fauteuil du JT de 20h.

Ultime précision pour celui à qui l’on prête toutes les ambitions politiques :

« Ce n’est pas un mouvement pour avoir un énième candidat de plus à la présidentielle, c’est pas ma priorité aujourd’hui, ma priorité c’est la situation du pays. »

Un « aujourd’hui » qui n’aura échappé à personne. 

Une autre réponse, apportée une bonne demi-heure avant, est à souligner également. Alors que le ministre vient de détailler son ambition pour la France, un intervenant dans la salle lui demande « qui portera ces convictions en 2017 ?« . N’allez pas croire qu’à la manière d’un Manuel Valls, Emmanuel Macron a vanté les mérites de François Hollande. Son nom n’aura pas été évoqué une seconde. Non, voici la réponse du ministre :

Le plus important c’est, au-delà de ces convictions, de réussir à avoir un débat transparent, responsable et consensuel sur ces sujets. S’il n’y a pas un débat ouvert, sans doute parfois animé, sur ces sujets – et donc la capacité à créer le consensus sur les mesures à prendre – qui que ce soit, il ou elle n’y arrivera pas, et donc le défi qui est collectivement le nôtre c’est de mener ces débats de manière libre, totalement décomplexée, en même très structuré et ambitieux.

La question avant tout c’est de construire cela avant de savoir qui le portera, sinon, de toute façon, ce sera un nouvel échec sur ces sujets.

Un « nouvel échec sur ces sujets« … c’est-à-dire après l’échec du quinquennat Hollande ?

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