La liste des Français cités dans les « Panama Papers » ne cesse de s’allonger. Ce mercredi 6 avril, c’est le nom de Dominique Strauss-Kahn qui fait surface : « Le Monde » révèle qu’une filiale de LSK, le fonds d’investissement dont DSK était le président jusqu’en octobre 2014, aurait largement utilisé les services du cabinet panaméen Mossack Fonseca, au centre du scandale.
C’est une très longue semaine pour les Français impliqués dans les « Panama papers ». Depuis dimanche, chaque jour apporte son lot de révélations. Après des proches de Marine Le Pen, mais aussi des capitaines d’industrie ou des élus, Le Monde révèle ce mercredi 6 avril que LSK, l’ex-fonds d’investissement dont Dominique Strauss-Kahn était le président jusqu’en 2014, aurait aussi des liens avec le cabinet panaméen Mossack Fonseca, au centre du scandale.
LSK, – pour Leyne, Strauss-Kahn & Partners – a été créé en 2013 par le financier Thierry Leyne, qui sera retrouvé mort l’année suivante, le 23 octobre 2014. Le fonds d’investissement laissera derrière lui un trou de 100 millions d’euros. Le financier ayant, pour convaincre ses potentiels clients, pratiqué une forme de « cavalerie », un montage qui n’avait rien à envier à celui du fameux Bernard Madoff.
Selon Le Monde, c’est l’une des filiales de LSK, Assya Asset Management Luxembourg (AAML), qui aurait ouvert et administré 31 sociétés offshore domicilées aux Seychelles, aux îles Vierges britanniques, à Hongkong et au Panama. Celles-ci auraient servi à ouvrir des comptes en banques dont elles masquaient l’identité réelle des bénéficiaires. Le cabinet panaméen Mossack Fonseca serait intervenu pour aider AAML à mettre en place ces entités juridiques. Dans les bases de données du cabinet auquel ont eu accès les journalistes qui ont enquêté sur les « Panama Papers », ils ont ainsi retrouvé plusieurs échanges éléctroniques entre le cabinet spécialiste de la domiciliation offshore et des employés d’AMML, dont le patron de la filiale Jean-Christophe Montant et son numéro deux, Alain Gaignage.
Cette relation entre AAML et le cabinet Mossack Fonseca remonterait à 2007, lorsque AAML s’appelait encore « MZ finance », du nom de ses fondateurs Jean-Christophe Montant et Fabien Zuili. En 2010, MZ Finance fusionne avec « Assya compagnie financière », dirigée par Thierry Leyne et qui devient en 2012 « Anatevka ». En octobre 2013, Anatevka se transforme finalement en « LSK », dont les rênes sont confiées à DSK. Au fil de ces mutations successives, le cabinet panaméen serait resté un très bon compagnon de route.
Selon les informations du Monde, Fabien Zuili se trouvait d’ailleurs encore, quelques jours avant la mort de Thierry Leyne, dans les bureaux luxembourgeois du cabinet panaméen pour parler affaires. Selon l’entourage de Dominique Strauss-Kahn interrogé par le journal, DSK n’était toutefois « pas impliqué dans la gestion quotidienne du fonds, et encore moins dans les activités de gestion de fortune (…) Il n’était pas au courant de cette activité de domiciliation offshore de LSK et ne connaît pas Fabien Zuili ».
DSK n’aurait rien vu, rien entendu. La même ligne de défense que celle utilisée à l’époque lorsque les acrobaties financières de son associé Thierry Leyne avaient été révélées.
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