Dans le Nord de la Suisse, une école secondaire a autorisé deux élèves musulmans à ne pas serrer la main de leurs professeurs, au motif qu’il s’agissait… de femmes. Ces derniers avaient invoqué un problème de nature religieuse.
La décision fait grand bruit en Suisse ces derniers jours. Et il y a de quoi. Une école secondaire située dans le canton de Bâle-Campagne, dans le nord du pays, a décidé de dispenser ses élèves musulmans de serrer la main de leurs professeurs… féminins. Deux étudiants âgés de 14 et 15 ans avaient fait savoir que saluer ainsi les femmes leur posait un problème d’ordre religieux. Alors hop, les voilà exemptés ! Et afin de ne pas « faire de discrimination avec les hommes« , l’école a décidé que cette dispense serait en fait valable pour l’ensemble des professeurs. Ou comment tenter de rendre l’inacceptable plus acceptable.
Le journal suisse Le Matin écrit que des cas semblables ont été signalés dans une autre ville suisse, Muttenz. A Bâle-Campagne, la plupart des réactions sont indignées : la présidente des Ecoles de la commune se dit insatisfaite mais… démunie. Chez les politiques, le président de la commission de l’Education à l’Assemblée fédérale suisse a estimé que « serrer la main fait partie de notre culture », refusant de voir une société parallèle se créer dans le pays, avec ses propres lois et traditions. Il a même cité la France et la Belgique comme contre-exemples : « Nous avons vu à Paris et à Bruxelles où cela peut mener… ».
Chez les organisations musulmanes, la présidente du Forum pour un islam progressiste a également appelé à ne « pas céder aux exigences des extrémistes« . La Fédération d’organisations islamiques de Suisse a dû préciser qu’une poignée de main entre un homme et une femme était « théologiquement permise« . Il en est un, en revanche, qui soutient tout à fait les deux écoliers, il s’agit du porte-parole du Conseil islamique suisse. Ce dernier a osé déclarer : « Après les agressions sexuelles de Cologne, on a demandé aux musulmans de prendre leurs distances avec les femmes et maintenant, on exige d’eux qu’ils s’en rapprochent. » Sic.
Finalement, le département de l’Education, de la Culture et de Sports du canton a annoncé ce mardi 5 avril qu’une « expertise » avait été demandée à leur « service juridique » car « il y a une lacune dans la réglementation actuelle concernant cet aspect« . La dispense accordée aux élèves ne peut être qu’une mesure « provisoire« , a affirmé sa porte-parole, en attendant le résultat de l’expertise juridique. Parmi les options envisagées, le renvoi des deux collégiens, mais la porte-parole a souligné que « l’exclusion de l’école [était] une mesure très grave« … Et fouler aux pieds ses valeurs ?
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