La Société générale dans le top 5 des banques "au coeur" des "Panama papers"

La Société générale arrive à la cinquième position dans le classement des banques qui ont créé « le plus grand nombre de sociétés offshore par l’entremise » du cabinet panaméen mis en cause dans l’affaire d’évasion fiscale « Panama Papers », mais affirme « encadrer strictement l’usage que clients peuvent faire » de ces sociétés.

Le business de l’offshore à la Société Générale ne fait l’objet « d’aucune publicité ou communication financière« , ne figure dans « aucun rapport annuel«  de la banque, pas plus qu’il ne donne lieu à « une comptabilité précise.«  Il bat pourtant son plein ainsi que le révèle Le Monde, ce mardi 5 avril, dans le cadre de l’affaire d’évasion fiscale à échelle mondiale, « Panama Papers ».

La banque française, écrit le quotidien, apparaît en effet comme « un client choyé«  du cabinet spécialisé dans la domiciliation de sociétés offshore actuellement dans la tourmente – le cabinet Mossack Fonseca – pour avoir permis à ses riches clients étrangers de dissimuler leurs avoirs au fisc de leurs pays respectifs depuis 1977.

A tel point qu’elle arrive à la cinquième position dans le classement des banques qui ont créé, « le plus grand nombre de sociétés offshore par [l’] entremise«  du cabinet panaméen. 979 sociétés au total, contre 2 300 sociétés pour HSBC ou encore 1100 sociétés pour UBS, deux banques à ce jour poursuivies par la justice française pour fraude fiscale. Officiellement, après la crise de 2008, la Société générale s’était « recentrée » sur le « financement de l’économie réelle. » 

Ce n’est d’ailleurs pas au siège parisien de la banque que « s’organise ce business offshore, mais dans ses filiales en Suisse, au Luxembourg, aux Bahamas. Des territoires où jusqu’à présent, le secret bancaire a prévalu« , poursuit le Monde. En témoigne la répartition géographique de ces sociétés, créées pour « deux-tiers » d’entre elles par SG Bank and Trust Luxembourg. Depuis 2012 toutefois, les créations de ces sociétés ont ralenti. Seules une centaine resteraient aujourd’hui « actives ».

« Ces sociétés dites offshore sont utilisées dans un cadre international pour la détention d’avoirs et recherchées pour leur facilité de mise en place et leur coût modéré de création et de fonctionnement« , se défend quant à elle la Société générale, qui affirme également « encadrer strictement l’usage que [leurs] clients peuvent en faire »(…) et ne pas détenir « d’établissements ou de filiales dans des Etats ou territoires non coopératifs ».

Sur le Panama, la banque affirme par conséquent y avoir « fermé [son] implantation«  (…) « il y a plusieurs années » mais, détail d’importance, « l’absence d’implantation n’impose pas une absence de relations commerciales ou d’affaires avec des clients ou distributeurs situés dans ces pays ». Vis-à-vis du cabinet Mossack Fonseca, par ailleurs impliqué au Brésil dans le scandale de corruption Petrobras, la Société générale restera « attentive aux évolutions » de l’affaire et « [prendra], le cas échéant, toute décision pouvant s’imposer quant à l’avenir de la relation avec ce prestataire. »

Une situation que l’ancien trader de la banque, Jérôme Kerviel, condamné à trois ans de prison ferme pour avoir fait perdre 4,9 milliards d’euros après avoir pris des positions à risques sur les marchés, résume à sa manière sur Twitter…

Je souhaite une bien belle semaine @SocieteGenerale ainsi qu’à ses conseils. #panamapapers #PanamaLeaks

— Kerviel Jérôme (@kerviel_j) 4 avril 2016

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