Le Front national est bien le parti français concerné par les noms cités dans les « Panama papers » révélés par « Le Monde », qui mettent au jour les pratiques offshore de nombreuses personnalités du monde entier. En l’espèce, le journal explique ce mardi 5 avril comment des proches de Marine Le Pen auraient organisé un système permettant notamment de faire sortir de l’argent de France.
Le FN à son tour pris dans la tourmente des « Panama papers ». « Un système offshore sophistiqué a été mis en place entre Hong Kong, Singapour, les îles Vierges britanniques et le Panama » par des proches de Marine Le Pen, affirme ce mardi 5 avril le journal Le Monde, en s’appuyant sur les documents ayant fuité de la firme panaméenne de domiciliation de sociétés offshore Mossack Fonseca.
Selon le quotidien, ce système, « organisé par le premier cercle de fidèles de la présidente du Front national« , « a été utilisé pour sortir de l’argent de France, au moyen de sociétés-écrans et de fausses factures avec la volonté d’échapper aux services antiblanchiment français« . Le Monde met notamment en avant le rôle de l’expert-comptable Nicolas Crochet et de l’homme d’affaires Frédéric Chatillon, patron de la société Riwal qui réalise des prestations de communication pour des candidats FN. Tous deux sont déjà mis en examen dans le cadre du financement de la campagne de Marine Le Pen en 2012.
Prenant les devants sur d’éventuelles révélations dans l’affaire Panama Papers, Frédéric Chatillon avait indiqué dès lundi soir sur sa page Facebook avoir « mis à disposition des (…) journalistes les documents prouvant la parfaite légalité de ces opérations« . Le Front national a dans un communiqué séparé assuré n’être « pas impliqué dans l’affaire des ‘Panama papers’ » et met en garde « ceux qui parmi la presse seraient tentés de relayer des rumeurs amalgamant le Front National et sa présidente au scandale« .
Selon Le Monde, pourtant « en 2012, juste après l’élection présidentielle, Frédéric Chatillon s’organise, avec le concours de Nicolas Crochet, pour faire sortir 316.000 euros de Riwal et du territoire français« . Naît alors un montage complexe, passant notamment par l’acquisition d’une société-écran baptisée « Time Dragon » et basée à Hongkong, dont la maison mère est domiciliée aux îles Vierges britanniques via la firme panaméenne Mossack Fonseca. Un montage reconnu par Frédéric Chatillon sur Facebook lundi soir, mais lui assure que l’argent était un investissement « en toute légalité » pour sa société « Unanime ».
Le système passe également par une société hongkongaise appartenant au frère de Nicolas Crochet, Ever Harvest Garments, une « fausse facture censée régler la réalisation des sites Internet du Rassemblement Bleu Marine pour les législatives« , et divers transferts de fonds.
Mais Marine Le Pen n’est pas seule à voir ses proches cités dans cette affaire. Son père également, dont le nom de l’ancien majordome, Gérald Gérin, apparaît également selon Le Monde sur les fichiers de Mossack Fonseca. Le parquet national financier, qui enquête déjà sur des faits présumés de fraude fiscale commis par l’ancien président du Front national, soupçonnerait ce dernier « de s’être servi de son ancien homme de confiance pour y dissimuler une partie de sa fortune« , avec « une opacité parfaitement organisée« .
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