Augmentation de salaire : Carlos Tavares se décrit comme un petit joueur

Carlos Tavares, qui a pu doubler son salaire depuis son arrivée deux ans plus tôt à la tête de PSA Peugeot Citroën, juge ce système de rémunération « tout à fait normal » et se compare à d’autres dirigeants de grands groupes. A côté, il ferait figure de mini-pouce…

La normalitude. Il y a moins d’une semaine, l’annonce de l’augmentation du salaire de Carlos Tavares, le président du directoire de PSA, faisait des remous. L’homme, arrivé il y a tout juste deux ans à la tête du groupe PSA Peugeot Citroën, a tout simplement vu sa rémunération multipliée par deux, pour atteindre l’équivalent de 5,24 millions d’euros en 2015. Invité d’Europe 1 ce mardi 5 avril, Tavares juge la situation « tout à fait normale » et s’en explique ainsi :

« Ma rémunération est fortement indexée sur les résultats de l’entreprise depuis mon arrivée, ça fait partie de mon contrat initial, je trouve ça tout à fait normal compte tenu de mes responsabilités, et effectivement ça peut évoluer en fonction des résultats de l’enteprise. »

De fait, la rémunération variable a refait son apparition dans les comptes de PSA en 2014. Comme l’a expliqué en détail Marianne, le Parlement français avait voté en décembre 2012, sous l’impulsion de Bercy, un coup de pouce pour l’entreprise en difficulté. En contrepartie, l’Etat s’était octroyé un droit de veto sur cette partie de la rémunération des dirigeants du constructeur automobile. Mais en 2014, PSA a trouvé un autre partenaire que l’Etat pour pénétrer les marchés, l’accord a été renégocié et le droit de regard du gouvernement est passé aux oubliettes.

N’ayant plus cet encombrant garant sur le dos, PSA n’a pas traîné pour en faire profiter ses dirigeants. Dès 2014, Carlos Tavares a bénéficié de 1.6 million d’euros brut de rémunération variable qui, s’ajoutant à son salaire fixe, lui avait garanti un total de 2.75 millions d’euros. 

Sur Europe 1 ce 5 avril, Carlos Tavares cherche à relativiser la somme en se comparant à d’autres grands dirigeants d’entreprise : 

« J’entends tout ce qui a été dit, je fais simplement observer qu’il y a pour les patrons de grands groupes industriels, comme pour les joueurs de football ou les pilotes de Formule 1, un marché.

Et j’observe que ce qui a choqué représente un tiers ou au maximum la moitié du salaire de mes pairs. »

Parmi les dirigeants de grands groupes d’automobile internationaux, les plus grosses rémunérations avoisinent en effet les 15 millions d’euros. Le patron de Ford pointe à plus de 16.5 millions annuels et celui de Renault à 15 millions. Seul celui de Toyota est derrière Carlos Tavares, avec l’équivalent de 2.5 millions d’euros. 

Lorsqu’on l’interroge sur une nouvelle hausse l’année prochaine, le président du directoire de PSA ne cache pas les nouvelles possibilités d’augmentation, mais les annonce à la manière d’un habile communicant :

« Ça dépend des résultats de l’entreprise. Il faut souhaiter que ce ne soit pas moins car cela représenterait une réduction des résultats de l’entreprise. » 

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