Mossack Fonseca, ICIJ : que signifient ces noms au cœur des "Panama Papers"

Depuis la révélation ce dimanche 3 avril par « Le Monde » des résultats de l’enquête « Panama Papers », deux noms reviennent dans les différents articles sur le sujet : Mossack Fonseca et l’ICIJ. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Quel est leur rôle dans cette affaire ? Explications.

  • Mossack Fonseca, le cabinet spécialisé en offshore

Cette entreprise est spécialisée dans la gestion de comptes en banque par la création de sociétés offshore. Elle choisit même pour ses clients l’emplacement idéal du paradis fiscal idoine. Derrière son nom figurent ceux de deux hommes, ses fondateurs : Jürgen Mossack et Ramon Fonseca Mora. Depuis la création de la société en 1986, par la fusion des cabinets de deux hommes, Fossack Mosseca est liée à l’histoire du Panama, de la dictature de Manuel Noriega (1984-1990) puis la présidence de Ricardo Martinelli (2009-2014).

Le nom de la compagnie est également associé à des dictateurs étrangers tels que Robert Mugabe ou Mouammar Kadhafi, comme l’a écrit le site d’informations Vice dès 2014 : « Mossack Fonseca a servi d’agent d’enregistrement de sociétés écran, pour des criminels et des voleurs notoires (…) dont des associés de Mouammar Kadhafi, Robert Mugabe [président du Zimbabwe] (…) et l’oligarque [argentin] Lazaro Baez, soupçonné par la justice américaine d’avoir blanchi des dizaines de millions de dollars« .

La société a aussi des atomes crochus avec le milieu politique panaméen. « Le cabinet-conseil a acquis une telle influence que Ramon Fonseca a été nommé conseiller du Président de la République et assiste au conseil des ministres« , révèle ainsi Le Monde. Une proximité avec l’exécutif raccord avec le refus du Panama de collaborer contre la fraude et l’évasion fiscale, malgré les pressions du G20.

  • L’ICIJ, l’organisation qui enquête sur les paradis fiscaux

Au cœur de la dénonciation des pratiques de Mossack Fonseca, il y a l’International Consortium of Investigative Journalism (ICIJ) qui se revendique comme « la meilleure équipe internationale d’investigation« . Cette organisation à but non lucratif compte des journalistes de 69 pays différents travaillant pour des médias comme Le Monde, The Guardian, Le Soir ou encore le New York Times. Créé en 1997 par le journaliste d’investigation américain Chuck Lewis, l’ICIJ a pour ambition de « se concentrer sur les affaires qui ne s’arrêtent pas aux frontières nationales : crime mondialisé, corruption et la responsabilité des dirigeants au pouvoir« . Mais c’est en 2014 que le consortium de journaliste se fait vraiment connaître avec la publication des « Offshore Leaks », une enquête concernant déjà les paradis fiscaux.

Ainsi, dans l’affaire « Panama Papers », tout est parti d’un lanceur d’alerte qui a contacté la rédaction du Süddeutsche Zeitung, aussi membre de l’ICIJ. Par la suite, ce sont plus d’une centaine de médias qui ont eu accès aux informations sur l’entreprise panaméenne. L’investigation a été coordonnée par le consortium, qui a également fourni les outils nécessaires à l’analyse des 2.600 gigaoctets de données, soit le « leak » le plus important à ce jour. Plus que tous ceux sortis depuis 2010 réunis : Wikileaks, Lux Leaks, Swiss Leaks, UBS Leaks et Offshore Leaks.

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