La reprise prochaine des vols entre Paris et Téhéran implique le port du voile pour les personnels féminins d’Air France à leur arrivée sur le sol iranien, selon les consignes de la compagnie. Une destination et des obligations qu’elles ne peuvent refuser, sous peine de sanctions.
Le retour de l’Iran sur la scène du grand commerce international ravit les entreprises multinationales, françaises notamment. Et soulève des problématiques singulières. Alors que la ligne Paris-Téhéran va rouvrir le 17 avril, après la signature d’un accord sur le nucléaire en juillet dernier levant les sanctions commerciales qui touchaient l’Iran, Air France demande à ses salariées de porter le voile dès la sortie de l’appareil sur le sol iranien. Selon Le Parisien, la compagnie française a envoyé un document à ses personnels de bord « où il est spécifié que les femmes seront obligées de porter un pantalon, une veste longue, et de se voiler les cheveux dès la sortie de l’avion ».
Problème : s’il n’est pas question pour les syndicats de personnels de la compagnie de contester la loi en vigueur dans les pays desservis par leur employeur, le refus de la direction d’Air France d’accepter le principe du volontariat pour cette destination dérange. Car en l’état actuel, si les personnels féminins – donc en premier lieu les femmes pilotes et hôtesses de l’air – refusent les vols vers Téhéran, elles s’exposent à des sanctions professionnelles, pénalité sur salaire ou mention dans leur dossier professionnel.
« Le personnel féminin ne souhaite pas se voir imposer de contraintes vestimentaires notamment l’obligation – dès la sortie de l’avion – du port du foulard Air France recouvrant intégralement les cheveux », explique Christophe Pillet, secrétaire général adjoint du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC) au Parisien. Et le syndicat de proposer « la possibilité d’un principe de volontariat au nom du respect des libertés individuelles ».
Selon Christophe Pillet, « il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause la loi ou les coutumes en Iran. Ce volontariat éviterait le refus de mission et toutes les conséquences que cela peut avoir pour les personnels ». Pour le moment, la direction d’Air France n’a pas réagi. Se brouiller avec un nouveau client avant même l’exécution du premier contrat ferait sans doute mauvais genre.
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