#NuitDebout : "Il faut défendre notre place dans la République"

Malgré des conditions climatiques difficiles et une mobilisation plus modeste cette nuit, des centaines de citoyens continuent de se réunir chaque nuit, depuis le 31 mars, autour de la place de la République, à Paris. Un mouvement spontané aux revendications diverses.

À l’occasion de la loi sur le mariage pour tous, François Hollande avait eu la désagréable surprise de voir émerger un mouvement de rue massif et protéiforme en termes de revendications dans les rangs de la droite conservatrice, peu habituée à battre le pavé. Quelques semaines après la sortie du projet de loi sur la réforme du code du travail, un nouveau mouvement pourrait bien connaître le même essor, à l’autre bout de l’échiquier citoyen et politique.

Depuis la nuit du 31 mars au 1er avril, plusieurs centaines de citoyens se retrouvent sur la place de la République, à Paris, autour du mot d’ordre « Nuit debout ». Cette fois, ni serre-têtes, ni cierges, ni patronymes en vogue au Moyen-Âge. La sociologie de l’assistance est plus attendue – jeunes, intellectuels, intermittents, précaires, syndicalistes – autour d’un mouvement au mot d’ordre lui aussi souvent entendu dans les mobilisations citoyennes : « La convergence des luttes ».

À ce stade, personne ne sait si ce mouvement spontané, sans leader, mobilisé contre la loi El Khomri mais aussi les dérives sécuritaires de l’état d’urgence ou les violences policières, le droit au logement ou la lutte contre la précarité, ira plus loin. Mais les exemples des mouvements citoyens contre l’austérité et la corruption de Podemos (« Nous pouvons ») en 2011 en Espagne ou les initiatives citoyennes autour des rassemblements « Occupy » un peu partout dans le monde sont dans toutes les têtes.

À Paris, les occupants de la place de la République font résonner le mot « révolution » : « C’est bien un souffle révolutionnaire qui nous porte, explique un jeune professeur de mathématiques au Monde. Et c’est bien d’une révolution dont nous rêvons, tous aussi différents que nous sommes ». Racontée par Europe 1, la prise de parole de Michel au mégaphone, cette nuit, résume l’esprit du moment : « Il ne faut pas défendre la place de la République, mais défendre notre place dans la République ».

Les réseaux sociaux ont largement relayé cette troisième nuit de mobilisation, dans la nuit fraîche et humide du 2 au 3 avril :

Des centaines de personnes rassemblées à République pour la 3e #NuitDebout #AFP pic.twitter.com/07cDHIHWHP

— Marie Giffard (@mariegiffard) 2 avril 2016

Je n’ai jamais vu 1 tel sourire chez 1 CRS…ce fut une victoire de l’intelligence collective #NuitDebout #33mars pic.twitter.com/dkoqBnQFsE

— Reynaud Didier (@DidiReynaud) 3 avril 2016

Au petit matin du dimanche 3 avril, la police avait renoncé à évacuer la place, contrairement aux deux premiers rassemblements. Il faut dire que ces évacuations sont illégales, le collectif Nuit Debout et plusieurs associations ayant déposé une demande d’occupation en préfecture :    

3 Avril: Victoire ! La police renonce à évacuer la place de la République. Une ZAD à Paris ! #NuitDebout pic.twitter.com/6JkgZCjvcK

— alterJT (@alterJT) 3 avril 2016

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