VIDEO – La manifestation du 31 mars contre la loi Travail émaillée de violences avec les forces de l'ordre

Une semaine après une journée de mobilisation contre la loi Travail entachée d’incidents opposant lycéens et policiers, de nouveaux débordements ont rythmé le cortège parisien ce 31 mars.

Après l’agression d’un lycéen par un agent de police devant le lycée Bergson et les lancers de projectiles sur les forces de l’ordre par des manifestants le jeudi 24 mars, de nouveaux débordements ont émaillé la mobilisation lycéenne de ce jeudi 31 mars contre la loi Travail. Des policiers ont été pris à partie par des casseurs, suivis par d’autres manifestants. Une dizaine de personnes ont été interpellées.

Tout avait pourtant commencé dans le calme. Ils étaient plus d’un millier à occuper ce jeudi matin le rond-point central de la place de la Nation. Derrière plusieurs banderoles, la foule entame très vite une marche vers la place d’Italie, où ils retrouveront en début d’après-midi syndicalistes et étudiants. Mais dès le départ du cortège, les manifestants ne semblent pas jouer l’apaisement, la quasi-totalité des slogans et autres chants étant destinés aux forces de l’ordre.

Très vite, fumigènes et pétards rythment l’avancée du cortège. Jusqu’à l’explosion. Arrivés à mi-parcours du boulevard Diderot, un groupe de jeunes personnes vêtues de noir et encagoulées prennent à partie une faction de policiers acculés près d’une vitrine. Des bouts de bois, des objets en verre leur sont jetés, mais aussi des pierres stockées dans des charriots de supermarchés.

« Il n’y a que des casseurs »

De l’aveu d’un policier contrôlant l’avancée des troupes, il ne s’agit « que de casseurs ». Dans le cortège, les lycéens sont en effet mêlés à des jeunes gens, tenues sombres et visages dissimulés, proférant des insultes à l’endroit des forces de l’ordre. Ceux-là même qui tiennent – de manière très visible – des objets contondants. Même si certains lycéens accompagnent ces « casseurs » dans leur entreprise, les manifestants semblent regretter ce mélange des genres. « Ce sont des actes de violence inutiles et même contreproductifs. Nous sommes venus manifester et non casser », explique Mathilde, 17 ans.

Entre 26.000 et 28.000 manifestants selon la policeQu’importe les débordements, la foule poursuit sa marche, direction la place d’Italie. La présence des syndicats de travailleurs et l’arrivée des étudiants parisiens semblent apaiser les tensions. Avant le second départ. Peu avant 14h, les lycéens – et les « casseurs » –, les étudiants et les syndicats entament une nouvelle marche, vers la place de la Nation. Un retour bien plus calme, jusqu’à son arrivée, où les forces de l’ordre répliquent allègrement aux jets de fumigènes par l’usage nourri de grenades assourdissantes.

Les nombreux actes de violence ont assombri le bilan de cette journée de mobilisation. A Nantes, Rennes, Marseille ou encore Toulouse, d’autres échauffourées et interpellations ont eu lieu. Selon la police, entre 26.000 et 28.000 manifestants se sont rassemblés ce jeudi 31 mars dans la capitale. Alors que les conditions météorologiques étaient bien plus défavorables ce jeudi, l’affluence est similaire à celle du 9 mars, date de la première mobilisation nationale. Une nouvelle journée est d’ores et déjà prévue le 9 avril…

[Edit 19h30] Au niveau national, la manifestation a rassemblé entre 390 000 et 1,2 million de personnes selon les sources. Soit bien plus que le 9 mars.

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