En pointe pour convaincre les Britanniques de voter la sortie de l’Europe, la campagne “Quitter l’UE”, proche de l’extrême droite, a engagé parmi ses télé-opérateurs des travailleurs migrants venus notamment de Slovaquie.
Qui de mieux qu’un migrant pour expliquer pourquoi l’immigration, c’est mal ? C’est peut-être le raisonnement qu’ont tenu les leaders de la campagne britannique “Leave EU” (“Quitter l’UE”), proche du parti d’extrême droite Ukip, engagée à fond pour que le Royaume-Uni vote sa sortie de l’Union européenne (“Brexit”) lors du référendum du 23 juin.
Le quotidien The Guardian révèle en tout cas ce lundi 28 mars que la plate-forme téléphonique de Leave EU a engagé parmi ses télé-opérateurs des migrants européens, au moins quatre, venus notamment de Slovaquie. Une information que The Guardian a obtenue par hasard, en obtenant simplement de Leave.EU l’autorisation de visiter leurs locaux de campagne.
Parmi les arguments que ces employés doivent développer, il y a donc celui-ci : les travailleurs peu qualifiés venus de l’Europe de l’Est… “privent les citoyens britanniques de leurs emplois”. Leave EU tient en effet ce raisonnement : “En tant que 5e économie mondiale, le Royaume-Uni est bien placé pour fournir son propre travail”. La preuve.
En face, le camp des anti-Brexit ne se prive pas de fustiger des “doubles standards à la limite de la parodie”. “C’est le paroxysme de l’hypocrisie”, réagit dans The Guardian Neil Kinnock, ex-leader du parti travailliste qui fait campagne sur le thème “Britain Stronger in Europe (“Le Royaume-Uni plus fort en Europe”). “Mon problème n’est pas l’immigration mais avec le contrôle de l’immigration”, se justifie quant à lui Arron Banks, gros soutien financier du parti d’extrême droite Ukip et cofondateur de Leave EU. Qui n’est pas loin de nous dire : “Je ne suis pas xénophobe, j’ai un employé slovaque”.
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