Intervenant ce lundi 28 mars sur Europe 1, Amar Lasfar, président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), a condamné le terrorisme djihadiste tout en relativisant à la fois l’ampleur de la radicalisation qui le produit ainsi que les causes religieuses de celle-ci.
Amar Lasfar a décidément bien du mal à sortir de l’ambiguïté. Invité ce lundi 28 mars sur Europe 1, le président de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a bien sûr été interrogé sur la radicalisation de jeunes musulmans qui finissent par s’engager sous la bannière de Daech afin de commettre des attentats en Europe.
Alors que Jean-Pierre Elkabbach remarque que la voix de l’UOIF se fait peu entendre pour condamner les attentats qui ont notamment frappé Bruxelles la semaine dernière, Amar Lasfar s’en défend : “Nous les avons toujours condamnés, à haute voix. A bas le terrorisme, à bas l’extrémisme ! Il n’a pas de place, le terrorisme, ni dans la religion ni dans la société, à bas les extrêmes d’une façon générale”. D’une façon générale, donc.
Si Amar Lasfar a tant de mal à se montrer plus spécifique, c’est peut-être parce qu’il considère le terrorisme djihadiste comme un problème marginal… “Il y a quelques brebis galeuses, quelques poissons qui nous échappent entre les mailles du filet« , concède-t-il, avant de relativiser aussitôt l’importance du phénomène : “Onze, allez onze qui ont sombré dans le terrorisme !”
S’ils ne sont que “onze” selon lui (sic), c’est notamment, parce qu’après tout, au fond, le terrorisme djihadiste n’a rien à voir avec une radicalisation religieuse, c’est une maladie : “Il faut traiter les personnes qui ont sombré dans cette pathologie qui s’appelle le terrorisme”. Surtout, avance le président de l’UOIF, le djihadisme est contenu parce que des organisations comme la sienne font un immense travail de déradicalisation : “Daech d’abord est une idéologie, d’abord elle doit être combattue avec une autre idéologie et notamment par la prévention, certes il faut déradicaliser”.
Les failles, selon Amar Lasfar, ne sont donc pas à aller chercher dans le comportement d’instances comme l’UOIF mais bien plutôt dans celui de la République : “Je suis d’accord qu’il y a des phénomènes de radicalisation partout, pas uniquement dans certains quartiers (…) mais qu’est-ce qu’on a fait pour l’éviter ? (…), la politique urbanistique de notre pays, elle est responsable depuis une trentaine d’années.” Au président de la région Paca Christian Estrosi qui a enjoint l’UOIF de s’opposer clairement au djihadisme sous peine de dissolution, il rétorque donc : “Ce genre de sommations, nous les refusons”.
L’UOIF, de son côté, serait garante des valeurs de la République : “Notre islam, c’est d’abord un islam de la citoyenneté, notre islam s’intègre au sein de la République, (il est) respectueux des lois de la République, nous sommes avant tout des citoyens”. C’est pourquoi, sans doute, chaque rassemblement de l’organisation est l’occasion d’inviter toute une série de républicains notoires, donc nous ne citerons que les derniers exemples en date :
– Tariq Ramadan, favorable à un moratoire sur la lapidation des femmes
– Hassan Iquioussen, qui considère que « les sionistes ont été de connivence avec Hitler »
– Mohamed Rateb Al-Nabulsi, qui conseille à la femme de ne sortir de chez elle que « pour une nécessité ou un cas d’urgence »
– Abouzaïd Al-Mokri, selon lequel « les juifs ont une capacité incroyable à détruire les nations »
– Abdallah Salah Sana’an, qui confond allègrement homosexualité et pédophilie…
Avec de amis comme ça, la République n’a guère besoin d’ennemis…
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