Ce vendredi, l’armée syrienne, appuyée par l’aviation russe et les milices du Hezbollah ont lancé une offensive sur la ville de Palmyre, aux mains de Daesh depuis 2015. Dans le nord, les Kurdes syriens se rapprochent quant à eux de Raqqa, la capitale de l’EI. La guerre contre les djihadistes s’intensifie.
La ville martyre de Palmyre serait-elle sur le point dêtre libérée de son bourreau ? Le 7 mars, les militaires de Bachar El-Assad lançaient une offensive sur la ville de Palmyre, symbole de la barbarie de Daesh. Depuis ce vendredi, le Hezbollah libanais et des unités spéciales russes sont venus en renfort des forces pro-régime syriennes, également appuyées par l’aviation russe. Ils seraient ainsi entrés à l’est de Palmyre d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et une source militaire syrienne, cité par l’AFP.
Palmyre était tombée aux mains des milices d’Abou Bakr al-Baghdadi, le calife auto-proclamé de l’Etat islamique (EI) en mai 2015. On se souvient de la propagande de Daesh montrant la destruction de temples de ce site classé au Patrimoine mondial de l’humanité, ceux de Bêl et Baalshamin, détruits à coups d’explosifs. Selon certains spécialistes, Daesh utiliserait surtout les trésors archéologiques comme moyen de financement en les vendant sur le marché noir. Comble de l’horreur, en juillet 2015, Khaled al-Assaad, chef des Antiquités de Palmyre de 1963 à 2003, avait été exécuté par des jihadistes. Le vieil homme, âgé de 82 ans, avait toujours refusé de céder à la peur en restant dans sa ville. Il avait payé son courage de sa vie.
En plus de son aspect historique, la perte de Palmyre serait un coup dur pour Daesh. Place stratégique, la reprise de la ville permettrait d’avancer vers l’est, en direction de l’Irak et donc de fragiliser la main-mise des djihadistes d’Abou Bakr al-Baghdadi sur leur territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak. Signe que l’idée des Américains et des Russes est bien d’accélérer la guerre contre Daesh, l’offensive de Palmyre est doublée d’une opération sur Mossoul, deuxième ville irakienne, aux mains de Daesh depuis juin 2014. L’armée irakienne, soutenue par des milices et l’aviation de la coalition internationale dirigée par les États-Unis s’est lancée à l’assaut de cette ville stratégique comme l’indique Brett McGurk, le représentant spécial de Barack Obama dans la coalition anti-EI.
Coalition forces pounding #ISIL terrorists near #Mosul in support of Iraqi & Peshmerga operations. https://t.co/xdObCgO96q #ISIS #Daesh
— Brett McGurk (@brett_mcgurk) 24 mars 2016
Dans le nord de la Syrie, les Kurdes syriens ont annoncé récemment la création du « système fédéral démocratique du Rojava ». Un projet fondé sur la base « territoriale » et non « ethnique », réunissant les trois cantons d’Afrine, de Kobané et Jaziré. Ces territoires comprenant également des populations arabes et d’autres minorités. Surtout, selon Omar Ouahmane, correspondant de Radio France à Beyrouth, les forces kurdes se trouveraient à 40 km de Raqqa, la capitale de l’EI.
Et pendant ce temps de braves combattants kurdes se battent et défendent nos valeurs à 40 kms de Raqqa #Syrie pic.twitter.com/uhN2jaa1sP
— Omar Ouahmane (@ouahmane_omar) 22 mars 2016
Un objectif clairement affiché par les Forces démocratiques, coalition d’Arabes, de Kurdes et de chrétiens syriens, récemment créées avec la bénédiction des Etats-Unis. Des opérations qui démontrent la volonté d’intensifier la guerre contre Daesh et interviennent trois jours après les attentats qui ont ensanglanté la ville de Bruxelles.
Selon le Pentagone, depuis le début des frappes en août 2014, l’EI aurait perdu 40% de ses territoires irakiens et 10% en Syrie.
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