Ces politiques qui se rebellent contre leurs partis
Le ras-le-bol des politiques gagne désormais… les politiques ! Au point que certains élus du sérail se détournent de leurs propres partis et lancent des initiatives pour tenter de renouer avec le peuple. « Marianne », qui les a rencontrés, consacre un dossier à ces dissidents de la politique, en kiosques cette semaine.
Le constat est devenu une banalité : les Français n’aiment plus les partis politiques. Les enquêtes d’opinion se font régulièrement le relais de ce ressentiment. Selon un sondage Elabe pour Atlantico paru en février, seuls 3% des Français affirment que les partis leur inspirent de la « confiance »… et 1% de « l’enthousiasme » ! Conséquence logique, les électeurs sont tentés d’aller voir ailleurs. Le même sondage montre que 78% des Français se disent prêts à voter pour un candidat non issu d’un parti à la prochaine élection présidentielle…
Cet intérêt pour les personnalités détachées des appareils militants se retrouve par exemple dans l’insolente cote de popularité d’un Emmanuel Macron, qui n’a pas sa carte au PS et ne s’en cache pas. Mais aussi dans celle de Nicolas Hulot, dont le nom est sur toutes les bouches chez des écologistes en mal de candidat crédible pour 2017. Ou encore dans les 15% d’intentions de vote pour Jean-Luc Mélenchon, qui s’est récemment déclaré candidat à la présidentielle en solo et « hors cadre de parti », laissant sur le carreau ses anciens alliés communistes.
La nouveauté, c’est que ce ras-le-bol ne touche plus seulement les citoyens. Il gagne désormais les appareils partisans et s’invite jusque dans les salons feutrés des assemblées. De plus en plus d’élus affichent désormais ouvertement leur écœurement face à un système politique à bout de souffle et tentent désormais de bâtir autre chose, à l’écart de leurs propres partis. Marianne a rencontré six députés, de droite comme de gauche, qui partagent ce dégoût des Français pour les partis installés et ont lancé leurs propres initiatives pour essayer de reprendre pied avec le peuple.
>>> Retrouvez notre dossier complet et les portraits de ces élus dans le numéro de Marianne en kiosques.
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De gauche à droite, six élus rebelles
Pouria Amirshahi, 43 ans, député des Français de l’étranger. Il avait lancé le mouvement des « frondeurs » au sein du Parti socialiste contre la politique économique de François Hollande. Il en a finalement claqué la porte tout récemment pour se consacrer au « Mouvement commun », une association citoyenne destinée à faire de la politique autrement.
Philippe Noguès, 60 ans, député du Morbihan. Premier frondeur a avoir quitté le navire socialiste fin août 2015, l’ancien syndicaliste de la CFDT ne veut plus perdre son temps. Sur ses terres bretonnes, aux côtés de ses anciens adversaires Front de gauche et écolo en 2012, il lance ce 25 mars « Voix de gauche », un mouvement qui se veut l’espace commun de toute la gauche.
Isabelle Attard, 46 ans, députée du Calvados. Démissionnaire d’EELV puis de Nouvelle Donne, la parlementaire plaide pour la radicalité « en terme d’éthique politique », passage obligé pour un renouveau de la politique selon elle. En lien avec toutes les formes d’expérimentations démocratiques, elle va se lancer sur les routes normandes à la rencontre de ses administrés.
Jean Lassalle, 60 ans, député-maire de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques). Après avoir parcouru 6.000 kilomètres à la rencontre des Français en 2013, « le député qui marche » a annoncé à Marianne qu’il se mettait en congé du MoDem de François Bayrou, dont il était vice-président, pour présenter sa candidature à l’élection présidentielle. En comptant sur les Français de tous bords pour lui faire remonter leurs propres idées.
Jean-Christophe Fromantin, 53 ans, député-maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Celui qui a bouté les sarkozystes hors de leur fief de Neuilly aux municipales de 2008 a claqué la porte de l’UDI en décembre dernier pour lancer son propre mouvement. Son objectif : investir des candidats pour les législatives de 2017 dans les 577 circonscriptions.
Serge Grouard, 57 ans, député LR du Loiret. L’ancien maire d’Orléans veut s’inspirer de 1789 pour révolutionner un système politique contre lequel il est très remonté. Son idée : rédiger des « cahiers de doléances » puis convoquer « des Etats généraux du peuple français » afin de bâtir un « projet de redressement pour la France ».
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