Attentats de Bruxelles : ce que l’on sait du scénario et de l'enquête

Au soir des attentats coordonnés qui ont endeuillé Bruxelles, le point sur le scénario des attaques, les avancées de l’enquête, le bilan tragique et les mesures qui sont prises en Belgique comme en France.

La Belgique et l’Europe frappées au coeur. Bruxelles a subi ce mardi 22 mars des attaques terroristes coordonnées. Ces attentats surviennent quatre jours après la capture spectaculaire dans la commune bruxelloise de Molenbeek du Français Salah Abdeslam, seul survivant du commando auteur des attentats revendiqués par Daech de novembre à Paris, qui avait fait 130 morts. « Nous redoutions un attentat et c’est arrivé« , a réagi le Premier ministre Charles Michel, qui a évoqué « un moment noir pour ce pays« . Voici que l’on sait ce mardi soir du déroulé des événements et de l’avancée de l’enquête.

Le scénario des attentats

Ce mardi matin, des tirs ont d’abord été entendus vers 8 heures dans le hall des départs de l’aéroport international de Zaventem, avant qu’une personne ne lance, selon plusieurs témoins, des cris en arabe et que deux explosions retentissent. Selon un témoin cité par la radio publique francophone RTBF, ces explosions ont eu lieu près d’une porte d’embarquement vers les Etats-Unis. L’une d’elles a « probablement » été causée par un « kamikaze« , a indiqué le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw. Selon le gouverneur de la province, « trois bombes avaient été introduites » dans l’aéroport mais l’une d’elles « n’a pas explosé« .

Moins d’une heure après l’aéroport, le métro était ciblé en pleine heure de pointe, une explosion soufflant une rame arrêtée à la station de Maelbeek, à 300 mètres de la Commission européenne. Une photo diffusée par la chaîne publique RTBF a montré une rame de métro éventrée, sièges déchiquetés, et parois calcinées. La déflagration a été telle qu’elle a provoqué l’écroulement de trois murs d’un parking souterrain attenant à la station de métro, a décrit le porte-parole des pompiers bruxellois.

Le lourd bilan des attaques

Les deux premières explosions, à l’aéroport, ont fait au moins 14 morts et 96 blessés à l’aéroport, selon les pompiers. L’attentat du métro, lui, a provoqué « probablement une vingtaine de décès » et 106 blessés, selon le maire de Bruxelles. En tout, le bilan provisoire ce mardi soir s’établit donc à au moins 34 morts et plus de 200 blessés. Ce mardi soir, le quai d’Orsay a annoncé que 8 Français figuraient parmi les blessés, dont 3 graves. « Il y a beaucoup de nationalités » parmi les blessés, a précisé le maire de la ville, ajoutant que l’identification des victimes allait « prendre du temps » en raison de la situation « chaotique« .

Revendication des attaques

Le groupe djihadiste a revendiqué les attentats dans un communiqué mis en ligne en arabe et en français. « Une cellule secrète des soldats du califat (…) s’est élancée en direction de la Belgique croisée« , affirme le texte, accusant le pays de n’avoir « cessé de combattre l’islam et les musulmans« . « Un pays participant à la coalition internationale contre l’État islamique« , a souligné l’agence de presse Aamaq, liée au groupe terroriste. « Les combattants de l’Etat islamique ont ouvert le feu à l’intérieur de l’aéroport de Zaventem, avant que plusieurs d’entre eux ne déclenchent leurs ceintures explosives tandis qu’un (…) martyr faisait détoner sa ceinture explosive dans la station métro de Maelbeek« , ajoute Aamaq.

Une image de suspect diffusée

Une image des « suspects » des attentats de l’aéroport, captée par une caméra de vidéo-surveillance, a été diffusée par les autorités belges : elle montre trois hommes poussant des chariots à bagages. Deux d’entre eux étant présentés par les médias belges comme les kamikazes, la police recherche « activement » le troisième. Elle a diffusé en ce sens un appel à témoin. « Qui reconnaît cet homme ?« , demande la police belge, sous la photo d’un homme portant une veste et une chemise claires, ainsi que des lunettes sous un chapeau noir et poussant un chariot avec un gros sac noir. « Diverses perquisitions sont en cours à plusieurs endroits du pays, plusieurs témoins sont également entendus« , a par ailleurs précisé le procureur Frédéric Van Leeuw lors d’une conférence de presse. La justice belge a demandé à la presse de ne pas communiquer plus avant sur l’enquête en cours, pour ne pas la gêner.

La Belgique et la France en deuil et en alerte

Le gouvernement belge a décrété un deuil national de trois jours. « C’est toute l’Europe qui est frappée », a déclaré le président français François Hollande, qui a annoncé qu’en signe de solidarité, les drapeaux seraient mis en berne dans le pays jusqu’à vendredi inclus.

L’alerte antiterroriste est passée pour l’ensemble de la Belgique à son niveau maximal de 4, et l’aéroport de Bruxelles a été fermé « jusqu’à nouvel ordre« . Le trafic du métro a été suspendu de même que le trafic des trains Thalys avec la France. La sécurité des centrales nucléaires a également été renforcée, a annoncé l’agence de presse Belga. Les attentats de Bruxelles ont créé une onde de choc ailleurs en Europe et entraîné des réunions d’urgence des gouvernements à Paris et Londres. La sécurité a été rapidement renforcée dans les aéroports de Londres-Gatwick, Paris Charles-de-Gaulle, Genève, Francfort et Copenhague. En France, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé un déploiement supplémentaire de 1.600 policiers et gendarmes. Le préfet de police de Paris a demandé spécifiquement aux Franciliens « d’aider les forces de l’ordre en faisant preuve de vigilance et en signalant tout comportement suspect ou colis abandonné« .
 

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