Un président des Etats-Unis foulant le sol cubain, c’est un événement historique. En visite pendant trois jours sur l’île caribéenne, Barack Obama rencontrera Raul Castro mais aussi des opposants au régime, et prononcera un discours télévisé au peuple Cubain.
Le président des Etats-Unis à Cuba. Rien qu’en atterrissant, dimanche 20 mars en milieu d’après-midi, à La Havane, Barack Obama a marqué l’histoire des deux pays. La dernière fois qu’un président américain en fonction foulait le sol de l’île caribéenne, c’était… Calvin Coolidge, il y a 88 ans. Trente ans plus tard, depuis la révolution cubaine et l’arrivée en 1959 de Fidel Castro au pouvoir, la rupture entre les deux pays était consommée.
Cette visite de trois jours a pour objectif d’acter et de consolider le rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba, amorcé fin 2014 par Barack Obama avec Raul Castro, successeur de son frère Fidel. L’été suivant, les deux Etats rouvraient leurs ambassades respectives à La Havane et Washington.
A peine arrivé à l’aéroport Jose Marti, accompagné de son épouse et de ses deux filles, Barack Obama a marqué le coup sur son compte Twitter d’un message couleur locale, immédiatement partagé par des milliers d’internautes : « ¿Que bolá Cuba? Just touched down here, looking forward to meeting and hearing directly from the Cuban people. » (« Comment ça va Cuba ? Je viens d’atterrir, impatient de rencontrer et d’écouter directement le peuple cubain »).
¿Que bolá Cuba? Just touched down here, looking forward to meeting and hearing directly from the Cuban people.
— President Obama (@POTUS) 20 mars 2016
Sur la chaine ABC, il a ensuite affirmé son intention de « créer une dynamique tout en étant conscient que le changement n’interviendrait pas du jour au lendemain ». Il reste en effet, a-t-il souligné, des « divergences profondes » entre les deux pays, notamment « sur les droits de l’homme et les libertés individuelles ». Mais « nous avons jugé que venir ici serait le meilleur moyen de favoriser plus de changement« , a martelé l’adepte de la main tendue en diplomatie.
Le programme est serré : une promenade en limousine dimanche sur le front de mer de Cuba, une visite de l’ambassade des Etats-Unis, une rencontre avec le Cardinal Jaime Ortega, qui a largement contribué à la création d’une ambassade américaine, un diner ce lundi soir avec le président Raul Castro (aucune rencontre n’est en revanche prévue avec Fidel Castro), un discours télévisé au peuple Cubain mardi, et enfin une rencontre le même jour avec des opposants au régime castriste. Le prix Nobel de la paix a d’ailleurs promis d’aborder « directement » avec Raul Castro la question des droits de l’Homme et de la liberté d’expression, alors que dimanche, peu après son arrivée, une dizaine de dissidents ont été arrêtés lors de l’habituelle procession des Dames en Blanc, à La Havane, sans que la police ne donne d’explications sur cette opération.
Devrait surtout être abordée la question de la levée de l’embargo économique qui pèse sur Cuba, en vigueur depuis 1962. Dans cette logique, le groupe hôtelier américain Starwood a déjà annoncé, samedi dernier, qu’il allait ouvrir deux hôtels à Cuba, après qu’il a obtenu l’accord du Trésor américain, en charge des sanctions économiques américaines. C’est une première depuis 1959. Mais pour rendre pleinement effective la levée, Barack Obama doit obtenir l’aval du Congrès, toujours sceptique quant à ce rapprochement avec Cuba.
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