Le NPA a décidé d’aligner son propre candidat à l’élection présidentielle de 2017. En la personne de Philippe Poutou, l’ouvrier syndicaliste de chez Ford qui avait déjà représenté le parti en 2012. A l’époque, la campagne avait plus tenu du chemin de croix que de la lutte finale.
C’est donc décidé, Philippe Poutou, l’ouvrier syndicaliste de chez Ford, portera de nouveau les couleurs du NPA à la présidentielle de 2017. Une décision issue de la Conférence nationale du parti qui s’est tenue ce week-end : « En décidant de présenter Philippe Poutou à l’élection présidentielle, le NPA veut permettre au mécontentement, à la révolte, aux résistances de s’exprimer sur le terrain politique, y compris électoral. Le monde du travail doit reprendre confiance en lui ».
Dans Le Monde, l’intéressé admet qu’il n’était pas forcément demandeur mais souligne que du fait de sa « petite expérience », il « n’arrive pas en terrain inconnu même si on sait que ce sera une campagne compliquée. » La contestation qui s’est levée contre la loi El Khomri aurait « redonné la pêche » au NPA : « On a envie de régler des comptes. Cette présidentielle, pour nous, c’est une tribune ».
Avec ses 1,15 % en 2012, on pensait pourtant Poutou vacciné de la présidentielle. Un coup dur pour l’ouvrier de chez Ford : avant lui, le très médiatique Olivier Besancenot avait porté la LCR, l’ancêtre du NPA, au-dessus de la barre des 4% en 2002 et en 2007. Surtout, la campagne de 2012 avait plus tenu du chemin de croix que de la lutte finale. Mal préparé au difficile exercice de la représentation médiatique, peu soutenu par son propre parti et dépassé par les événements, les quelques mois de campagne lui avaient paru interminables. A tel point qu’en octobre 2014, il avait annoncé à ses camarades son départ de la direction du NPA. Dans un courriel dévoilé par Mediapart, Philippe Poutou dénonçait une direction trop parisienne. « Je n’ai jamais su ou pu m’intégrer. Habiter à 550 kilomètres, à 10 heures de transport aller-retour (en train) ou à 6 heures en avion, ça complique », regrettait-il, interrogeant ses camarades sur la possibilité de « mettre en place un CE avec des camarades non-parisiens ». Il pointait aussi des « problèmes de fonctionnement, de manque de démocratie, de manque de respect entre camarades ».
Il faut croire que le mécanicien de Blanquefort, en Gironde, fait donc table rase du passé. « En 2011, c’était galère, on était coupé en deux et je n’étais pas connu. Là, on se sent un peu moins démunis », confie-t-il au quotidien. Le NPA de 2016 n’est toutefois plus celui de 2009. A sa création, il comptait au alentour de 9.000 adhérents. Aujourd’hui, il dépasse difficilement les 2.000, une partie ayant largué les amarres pour rejoindre le Front de gauche. Surtout, pour espérer se présenter au premier tour, Philippe Poutou aura besoin de recueillir préalablement 500 parrainages d’élus. Ce qui, déjà, ne sera pas une partie de plaisir…
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