La France au miroir de ses branquignols

On sait combien en France un gouvernement a de la peine à réformer en fin de mandat présidentiel : les enjeux de la loi Travail sont donc aujourd’hui plus symboliques que réels, et portent sur l’image que chacun des acteurs se fait de lui-même et que tous les autres se font de lui.

Qui ne voit que dans ce débat sur la loi Travail, nous sommes dans un jeu de rôle et que chacun ne peut être apprécié que par rapport à tous les autres ? Le gouvernement contre ses oppositions de gauche et de droite, la CFDT contre la CGT et FO, les titulaires d’un emploi contre les précaires et les chômeurs… on pourrait continuer longtemps. On sait combien en France un gouvernement a de la peine à réformer en fin de mandat présidentiel : les enjeux sont donc aujourd’hui plus symboliques que réels, et portent sur l’image que chacun des acteurs se fait de lui-même et que tous les autres se font de lui.

A l’heure où j’écris, nul ne sait quelle ampleur prendront les futures manifestations de rue après le rééquilibrage d’une loi qui n’a plus guère d’El Khomri que le nom : c’est un Valls conciliant et négociateur que l’on a vu cette semaine à la manœuvre. Si l’on ignore encore quelle sera l’issue de l’affaire, on peut déjà caractériser les positions des uns et des autres.

Le gouvernement joue sur cette réforme la fin du quinquennat Hollande. A supposer que la loi soit votée, il ne sera pas, dans le laps de temps dont il dispose, le bénéficiaire de la réforme ; mais un succès symbolique redresserait sérieusement son image, tandis qu’un échec en rase campagne rendrait difficile, pour ne pas dire impossible, une nouvelle candidature Hollande. Pour le moment, Hollande, Valls et Macron sont obligés de jouer solidaires ; une déroute les conduirait à jouer leur avenir en solitaires.

L’opposition de droite, qui a aujourd’hui le culot de reprocher au pouvoir son manque de fermeté, ne saurait faire oublier qu’ayant exercé la totalité du pouvoir pendant dix ans (2002-2012) elle n’a rigoureusement rien fait contre le chômage et pour l’amélioration du marché de l’emploi. La remarque est aussi valable pour le Medef…

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