Le Front populaire a 80 ans. Quand l’actualité est ponctuée d’appels à l’union nationale, d’appels à la fraternité, d’appels à la défense des acquis sociaux, au débat sur le code du travail, sur l’identité française, le Front populaire offre de nombreuses résonances. A la froideur des analyses, nous avons préféré la chair du vécu. Dans un hors-série à paraître le 15 avril, « Le kiosque du Front populaire », vous découvrirez le Front populaire tel qu’il a été vécu par l’opinion de l’époque, en la circonstance par la presse de l’époque. Avant-goût.
En ce début 1936, la tension est papable et la presse s’en fait largement l’écho. Le 1er février, au cri de « A mort le Juif ! », Léon Blum est agressé et sérieusement blessé par les Camelots du Roi, sorte de milice au service de l’Action française prônant le retour à la monarchie et au « nationalisme intégral ». L’agression, qui empêcha Léon Blum de participer activement à la campagne électorale, fut un véritable électrochoc pour le peuple de gauche.
Frères ennemis depuis la scission consécutive à la fracture de 1920 entre communistes et socialistes, la CGT, proche des socialistes, et la CGTU, proche des communistes, tiennent début mars le premier congrès de la réunification syndicale. « Hier, consécutivement, espoir, puis certitude », écrit Le Populaire. La préparation fut longue et laborieuse. Suspicions, ressentiments et désaccords sont loin d’avoir disparu.
Le 7 mars 1936, Hitler, arrivé au pouvoir un an avant, remilitarise la Rhénanie en violation du traité de Versailles, signé au lendemain de la Première Guerre mondiale. L’évènement occupera la une de la presse pendant plusieurs jours. La France et la Grande-Bretagne dénoncent le coup de force mais finissent par faire semblant de croire aux professions de foi pacifistes d’Hitler.
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