Depuis dimanche dernier, Giorgia Meloni essuie une pluie de remarques sexistes car elle a annoncé son souhait d’être candidate à l’élection municipale à Rome. Non seulement parce qu’elle est une femme, mais aussi parce qu’elle est enceinte. Un sexisme bien intégré en Italie.
Être mère ou maire, mais pas les deux. Le choix est restreint pour Giorgia Meloni, 39 ans et enceinte. À peine a-t-elle annoncé ce dimanche vouloir se porter candidate à l’élection municipale à Rome prévue pour mai ou juin, que les remarques sexistes ont commencé à affluer. Pour Guido Bertolaso, lui aussi candidat, le timing est mauvais. En effet, l’heureux événement est prévu pour cet été, il estime donc impossible pour elle de se consacrer pleinement à la campagne et à la gestion de la ville alors que ce sera « au moment où elle doit allaiter« . N’allez surtout pas y voir une remarque sexiste, car selon lui, elle est juste « affectueuse et protectrice à l’égard d’une femme soumise à un grand stress« . Mais aucune mention de son expérience de députée ou de ministre du temps de Silvio Berlusconi.
D’ailleurs le Cavaliere ne s’est pas privé d’exprimer son opinion sur le sujet. Ce mardi à la radio, l’ancien Premier ministre en a rajouté une couche, arguant qu’« une maman ne peut pas se dédier à un travail de brute et Rome aujourd’hui est un travail de brute, qui nécessite de passer 14 heures par jour au bureau« . A toutes ses remarques, l’intéressée a fini par répondre : « Je ne veux pas polémiquer, je dis seulement avec politesse et orgueil à Bertolaso que j’espère être une très bonne mère, comme le sont toutes ces femmes qui avec mille difficultés et souvent dans des conditions plus difficiles réussissent à concilier engagements professionnels et maternité« .
Celle qui fut ministre de Silvio Berlusconi a tout de même reçu de nombreux soutiens. De la part de l’un de ses futurs adversaires, Roberto Giachetti. Sur Twitter, il a déclaré ceci : « Si tous ces hommes changeaint plus de couches au lieu de donner des conseils aux femmes, on vivrait dans un plus beau pays. » Le chef du gouvernement y est aussi allé de son commentaire, alors qu’il défendait la candidature du candidat de son parti… Roberto Giachetti. « Bien sûr qu’une maman peut être maire« , a t-il déclaré ce mardi. « Quand demanderont-ils à un candidat homme de se retirer parce qu’il doit être père ?« , a raillé Maria Elena Boschi, ministre des Réformes institutionnelles.
Il faut dire que la ministre aussi a été la victime d’un sexisme largement ancré en Italie. En mars 2014, lors de sa prise de fonction, des photos d’elle, truquées, ont circulé où l’on pouvait voir la jeune femme avec un string qui dépassait de son pantalon alors qu’elle était penchée pour signer un document.
Plus tard cette année-là, c’est une autre ministre, Marianna Madia, qui a eu droits à des remarques misogynes. La raison ? Des clichés dans un journal à scandale la montrant en train de manger une glace avec le titre suivant : « Elle sait s’y prendre avec sa glace.« Plus récemment, en octobre, ce sont deux sénateurs qui se sont fait remarquer pour avoir mimé des actes sexuels pendant que l’une de leurs collègues s’exprimait. Ils ont été exclus pendant cinq jours seulement alors que la loi en prévoit dix…
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