Une nouvelle vidéo filmée à Raqqa (Syrie) en caméra cachée, diffusée ce lundi 14 mars par un média suédois montre que la folie de l’Etat islamique se cache aussi bien dans les actes barbares des fous de Dieu que dans l’insignifiance du quotidien.
Elles ont filmé leur quotidien, au péril de leur vie. Oum Omran et Oum Mohammad, vivent à Raqqa, en Syrie, au cœur de l’Etat islamique. Si les deux femmes s’étaient faites prendre, elles auraient au mieux risqué les coups de fouets, au pire la lapidation. Mais elles ont osé. Osé montrer que l’horreur, dans les territoires contrôlés par l’organisation terroriste, se cache aussi bien dans les actes barbares des fous de Dieu que dans l’insignifiance du quotidien.
La vidéo, (une quinzaine de minutes d’images, à voir ci-dessous) diffusée par le média suédois Expressen TV, ce lundi 14 mars, s’ouvre ainsi sur une scène d’une étrange banalité : l’une des jeunes femmes rentre dans une épicerie à la recherche d’une teinture pour ses cheveux. Sauf que sur les paquets, les visages des femmes ont disparu, gribouillés au marqueur noir.
« Vous pouvez voir de quelle couleur [de teinture] il s’agit ? », demande alors l’une des jeunes femmes dont la caméra est cachée sous le voile intégral. Face à sa réaction, interloquée, le vendeur, qui répond par l’affirmative, apporte bientôt une drôle d’explication. Le noir, sur les paquets, représente « un niqab ». Mais un niqab qui laisse exceptionnellement entrevoir la couleur… des cheveux.
Absurdité mais aussi folie de l’application ultra-rigoriste de la Charia, qui prive désormais les femmes à Raqqa de tout, sauf du devoir de se taire et d’obéir. Interdites de sortir seules, non voilées, de prendre seules un taxi, de travailler bien sûr, mais aussi d’aller à l’école ou à l’université, les femmes sont en effet en première ligne face à des bourreaux, armés, souvent venus d’ailleurs, de France notamment, qui pillent, violent, tuent, et exposent leurs trophées, au public.
Si quelques unes des images de ces mises à morts ont déjà filtré dans la presse, y compris grâce à Daech qui en fait un argument de propagande, Oum Omran et Oum Mohammad détaillent l’ampleur des dispositifs de torture et de terreur imaginés par Daech, qui ne se contente pas, par exemple, d’assassiner les « traitres » mais laisse leurs cadavres à même le sol jusqu’à ce que les voitures, qui roulent dessus, à longueur de journée, les réduisent littéralement en poussière.
Les deux femmes, elles, tentent de survivre, entres les bombes et les contrôles. On ne verra ni leurs visages, pas plus que l’on entendra leurs voix. L’une d’entre elles lancera cependant, dans les dernières secondes de la vidéo, un ultime appel pour la « liberté », en laissant apparaître sa longue chevelure brune…
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