Suite aux démissions de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Gérald Darmanin, qui ne veulent pas cumuler présidence de région et mandat de député, trois législatives partielles sont organisées dimanche 13 mars. Selon les premiers résultats, le PS est d’ores et déjà privé de second tour dans le Nord et l’Aisne. Dans les Yvelines, le PS se maintient malgré un très faible score.
Ces trois-là avaient promis de faire de la politique autrement en évitant le cumul des mandats. C’est chose faite pour Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Gérald Darmanin qui ont démissionné de leurs postes de député et donc laissé trois sièges vacants. Et déclenché une bataille pour leur succéder. Dans ces trois circonscriptions, avec une participation qui promet d’être faible, la droite part favorite avec un FN est en embuscade. La gauche, elle, va sans doute pâtir d’un contexte national très défavorable et d’une division entre plusieurs candidats au premier tour.
En juin 2012, Xavier Bertrand faisait partie d’une « liste noire » concoctée par le FN. Elle visait à faire battre ceux qui avaient adopté un comportement « contraire à la morale publique » ou s’étaient montrés « particulièrement haineux » vis-à-vis du Front national. Pari manqué pour Le Pen, car l’ancien ministre fut élu, certes de justesse, avec 50,25 % des voix face à la socialiste Anne Ferreira. Pour lui, tout a changé le soir de son élection à la présidence de la grande région Nord en décembre 2015, d’où sa décision de démissionner de l’Assemblée pour se consacrer à la région.
L’issue du scrutin de l’élection partielle de ce dimanche s’annonce serré entre la droite et le FN. Candidat pour Les Républicains, Julien Dive, 31 ans, jeune maire de la petite commune d’Itancourt, affronte Sylvie Saillard, 55 ans, conseillère municipale FN de Saint-Quentin. Dans le département de l’Aisne, le FN est très fort. Et détient désormais huit sièges au conseil départemental. Julien Dive doit également subir la concurrence à droite du chef d’entreprise Eric Norel. Au final, « l’effet Bertrand » provoqué par sa victoire aux dernières régionales pourrait profiter à Julien Dive, qui viendrait s’ajouter au lot de jeunes députés de moins de 40 ans élus depuis 2012. La gauche, elle, pourrait ne pas se retrouver au second tour en partant très divisée : cinq candidats se présentent, dont Anne Ferreira et deux candidats communistes.
Gérald Darmanin a suivi son mentor Xavier Bertrand en démissionnant lui-aussi de l’Assemblée nationale en janvier pour devenir vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Vincent Ledoux, maire de Roncq, est amené logiquement à lui succéder. Nicolas Sarkozy est venu en personne lui apporter son soutien pendant cette campagne.
En 2012, Gérald Darmanin avait battu la candidate socialiste Zina Dahmani au deuxième tour en recueillant près de 55% des voix. Cette fois, ça s’annonce encore plus compliqué à gauche, puisque celle-ci part en ordre dispersé, avec près de quatre candidats différents. Quant au FN, notamment bien implanté à Tourcoing, fief de Gérald Darmanin, il sera représenté par Virginie Rosez.
Rappelons, pour l’anecdote, que ce siège de la 10e circonscription du Nord était occupé, avant 2012, par un certain Christian Vanneste, connu pour ses positions très droitières. Il avait été exclu de l’UMP en 2012, qui lui avait retiré son investiture suite à ses propos plus que douteux sur l’homosexualité.
Troisième partielle et troisième victoire probable pour la droite, en la personne de Pascal Thévenot, candidat LR soutenu par l’UDI et le Modem dans les Yvelines. Dans cette circonscription historiquement à droite, Valérie Pécresse avait été réélue en 2012 avec près de 59% des voix. Moins médiatique que sa collègue devenue présidente de la région Île-de-France, Pascal Thévenot doit aussi faire face à la concurrence de Didier Blanchard, un candidat divers-droite investi par « Nous Citoyens ». Mais aussi de Benjamin La Combe, qui défend les couleurs d’ « Yvelines pour tous », une émanation de « La Manif pour Tous » opposé au mariage des couples homosexuels. Valérie Pécresse a pourtant pris l’habitude de se contorsionner pour satisfaire la Manif pour tous, par exemple en nommant une anti-mariage gay à la Famille au conseil régional d’Ile-de-France.
Le Front national, qui profite d’une dynamique globale en Île-de-France et a fait une vraie percée dans certaines communes de la circonscription, sera défendu par Vincent Collo, 21 ans. À gauche, c’est un véritable embouteillage de candidatures : Tristan Jaques, 28 ans, est investi par le PS, mais doit faire face à la candidature de deux écologistes, un PCF et un candidat Nouvelle Donne.
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