Macron "aurait pu signer en partie" la tribune d'Aubry contre l'exécutif

Selon l’Obs, le ministre de l’Economie a confié à des proches qu’il adhérait en partie aux critiques de la maire de Lille contre la politique du gouvernement. Une petite phrase pas anodine, sur fond de rivalité avec Manuel Valls.

« Trop, c’est trop ! » a tempêté le 24 février Martine Aubry dans une tribune publiée par le Monde. Pacte de responsabilité, réforme du droit du travail, déchéance de nationalité, réfugiés… Sur tous ces sujets, la maire de Lille lançait une charge au vitriol contre la politique du gouvernement. Une offensive qui trouve pourtant un écho chez l’un des membres de ce gouvernement, un certain Emmanuel Macron. « J’aurais pu la signer en partie », a confié le ministre de l’Economie à une poignée d’élus réunis à Bercy, le jour même de la publication de la tribune, selon des propos rapportés par l’Obs daté du 3 mars.

« Sur l’Europe, la déchéance de nationalité, les réfugiés, il aurait effectivement pu signer la tribune, et moi aussi d’ailleurs !« , précise à l’hebdomadaire Edouard Ferrand, un député socialiste proche du ministre, qui avait été le rapporteur de la loi Macron il y a un an. « Il n’est pas d’accord avec les critiques sur le CICE ou la loi El Khomri, mais ce sont des sujets sur lesquels on peut toujours négocier. En revanche, on ne transige pas avec les valeurs. »

Divergences et rivalité avec Valls

Emmanuel Macron partagerait donc des « valeurs » avec Martine Aubry. Il est vrai que, sur certains sujets, le locataire de Bercy n’a pas hésité à faire entendre sa petite musique ces derniers temps. Si la maire de Lille a trouvé « indécent » le discours de Manuel Valls condamnant la politique d’ouverture aux réfugiés d’Angela Merkel, Emmanuel Macron n’est pas non plus sur la même ligne que le Premier ministre. En novembre dernier, il avait même proposé avec son homologue allemand la création d’un fonds européen dédié aux réfugiés. Sur le brûlant dossier de la déchéance de nationalité, défendue bec et ongles par Manuel Valls, Emmanuel Macron a aussi affiché quelques divergences, en faisant part en février de son « inconfort philosophique » avec cette mesure.

Et puis, si Emmanuel Macron aurait pu « signer en partie » la tribune de Martine Aubry, c’est peut-être pour une autre raison encore moins avouable : sa rivalité croissante avec Manuel Valls. « Il est devenu dingue ! Il n’arrête pas de m’attaquer », confiait-il à l’un de ses proches récemment, en parlant du Premier ministre. Or, c’est surtout ce même Manuel Valls, son pire ennemi au PS, que la maire de Lille ciblait à travers sa tribune. Mais Martine Aubry se réjouira-t-elle vraiment de ce semi-ralliement du ministre de l’Economie ? Pas sûr… On se rappelle de l’amabilité qu’elle avait lancée à l’automne dernier : « Macron ? Comment vous dire ? Ras-le-bol ! » Visiblement, l’intéressé n’est pas rancunier.

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