A son tour, Manuel Valls apporte son soutien à Kamel Daoud

Le Premier ministre dénonce « les attaques, la hargne inouïe » dont l’écrivain algérien fait l’objet après ses analyses des agressions de Cologne.

Plusieurs voix se sont élevées ces derniers temps pour défendre Kamel Daoud face au procès en « islamophobie » instruit contre lui. Manuel Valls a décidé d’y joindre la sienne. Dans une texte publié mercredi 2 mars sur sa page Facebook – un procédé qu’il a déjà utilisé récemment pour défendre le projet de loi El Khomri – le Premier ministre lance cet appel : « Soutenons Kamel Daoud ! »

« Les attaques, la hargne inouïe dont Kamel Daoud fait l’objet depuis quelques jours ne peuvent que nous interpeller, nous indigner », écrit le locataire de Matignon. Manuel Valls fait référence à une tribune publiée dans Le Monde par un collectif d’intellectuels accusant l’écrivain de recycler « les clichés orientalistes les plus éculés » et d’« alimenter les fantasmes islamophobes d’une partie croissante du public européen ». Ce texte répondait à des articles dans lesquels Kamel Daoud avait réagi aux agressions du Nouvel an à Cologne, en pointant « la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman » et « le rapport malade à la femme, au corps et au désir ».

« Dans une époque de plus en plus indéchiffrable, gagnée par la montée des extrémismes, des fanatismes, les analyses de Kamel Daoud – et d’autres avec lui – peuvent nous être d’un grand secours », affirme Manuel Valls. « Il montre simplement, comme l’a fait Deniz Gamze Ergüven dans son très beau Mustang, qu’il y a dans le monde musulman – mais aussi ici, en France – un fondamentalisme qui veut enfermer les consciences, imposer son ordre archaïque, entraver les libertés, soumettre les femmes. »

« Abandonner cet écrivain à son sort, ce serait nous abandonner nous-mêmes. C’est pourquoi il est nécessaire, impérieux, et urgent, comme beaucoup l’ont fait ces derniers jours, de soutenir Kamel Daoud », conclut Manuel Valls.

La journaliste et écrivaine tunisienne Fawzia Zouari, ou encore l’écrivain algérien Karim Akouche, ont notamment pris la parole ces derniers semaines pour soutenir Kamel Daoud, qui est par ailleurs visé par une fatwa lancée par un salafiste algérien en 2014. Mais pour l’instant, le débat politique français ne s’est pas fait l’écho de cette polémique, restée cantonnée aux cercles intellectuels. Manuel Valls souhaite visiblement que cela change.

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