Plus question de tortiller : le Medef a demandé à ses sections locales d’écrire aux parlementaires de leur circonscription pour vanter les mérites de la réforme du travail du gouvernement. Benoît Hamon a rendu publique la missive…
Ah ça, on ne pourra pas dire que le gouvernement n’a pas été appuyé pour sa loi Travail. Ce lundi, des parlementaires ont reçu une belle lettre de soutien de la part du… Medef ! Alors que la présentation du texte a été repoussée au 24 mars (il devait initialement être présenté en conseil des ministres le 9 mars), l’organisation patronale dit tout le bien qu’elle pense du projet El Khomri dans une missive tweetée par le député et ex-ministre Benoît Hamon :
Le MEDEF m’écrit pour me dire tout le bien qu’il pense de la #LoiTravail et m’encourager à la voter. #pincezmoi pic.twitter.com/6B7Yuyszcf
— benoithamon (@benoithamon) 29 février 2016
Le Medef des Yvelines explique à Marianne qu’une demande a été faite par le Medef national pour que toutes les sections locales « mènent une action envers les parlementaires« , sans date précise.
Dans cette lettre adressée au député socialiste, le Medef 78 explique donc qu’il s’agit là d’un « projet de loi ambitieux« , qui « va indéniablement dans le bon sens« . S’ensuit un argumentaire expliquant que les entreprises « ont besoin de compétitivité pour créer de l’emploi » et que l’avant-projet de loi du gouvernement « répond en partie à ce besoin d’agilité et de confiance« . Le Medef estime cependant que certains points peuvent être être améliorés et propose :
« Possibilité de conclure des accords par référendum en cas d’absence de syndicats, sécurisation de la lettre de licenciement afin d’éviter les condamnations pour seul vice de forme devant les prud’hommes, révision des principes édictés par la commission Badinter pour se projeter dans le futur et ne pas simplement traduire le passé… »
Le Medef a donc fini par décider de soutenir le gouvernement sans s’en cacher. Le 24 février, un proche de Pierre Gattaz soufflait encore au Figaro : « On sent que l’on doit soutenir le gouvernement mais on ne veut pas le gêner. » Avant d’ajouter :
« Mais si on ne le fait pas, personne ne le fera à notre place et Manuel Valls se retrouvera seul face à son aile gauche et aux syndicats. Et il ne tiendra pas, il lâchera et on repartira pour vingt ans d’immobilisme. »
De fait, au moment où le gouvernement semble prêt à certaines concessions en reportant la date de présentation de son projet de loi, le soutien appuyé du Medef ne devrait pas apaiser la gauche inquiète et les quelque 800.000 signataires de la pétition « Loi travail, non merci ».
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