Documentaire – Dans la zone sud, une autre vision de la "jungle" de Calais

Le 25 février, la justice a décidé de l’évacuation partielle de la « jungle » de Calais, notamment de la zone sud du bidonville. De nombreuses structures y apportaient un soutien essentiel pour accompagner les migrants au quotidien. Un court documentaire pour raconter cette jungle-là a été tourné. Le voici.

 

Vendredi 19 février. L’expulsion des occupants de la zone sud du camp de la lande, la « Jungle » de Calais, est ordonnée par arrêté préfectoral. Les 800 à 1000 personnes qui vivent dans cette zone pourront être relogées dans les centres d’accueil et d’orientation (CAO) un peu partout en France et dans le centre d’accueil provisoire (CAP), constitué de containers, situé dans la zone nord du camp.

Très bien. Ce sont les chiffres officiels et les propositions faites en conséquence.

Pourquoi alors les associations s’opposent-elles au démantèlement de cette zone sud ?

Parce qu’elles ont soigneusement compté le nombre de personnes qui y vivent. Pour cela, la zone a été divisée en neuf secteurs et les cabanes ont été recensées. Deux équipes de maraudeurs et de traducteurs ont interrogé les migrants. Tous les chiffres obtenus ont été croisés avec les résultats de la consommation d’eau et de la production de déchets.

Il n’y a pas 800 à 1000 personnes dans la zone sud de la « Jungle » de Calais.

Il y en a 3500.

Parce qu’il n’y a pas assez de place pour toutes ces personnes dans les centres (CAO et CAP), où les conditions d’existence ne sont même pas meilleures que dans la boue et le froid.

Parce que, malgré la boue et le froid, il y a aussi dans la zone sud une vie sociale, de l’autonomie, de l’humanité. Il y a un centre d’accueil pour les femmes, pour les jeunes, un centre juridique, une infirmerie, une école, un théâtre, une église, une mosquée… Il y a des adultes qui s’occupent des enfants.

Parce qu’il y a des enfants.

Lundi 22 février. La défenseure des enfants, Geneviève Avenard, estime que les solutions proposées par l’État ne sont pas suffisantes et que la situation demeure très préoccupante.

Mardi 23 février. L’ultimatum posé par la préfète du Nord, Fabienne Buccio, expire à 20h. Valérie Quemener, juge du tribunal administratif de Lille, qui avait été saisie par plusieurs associations et migrants en référé pour s’opposer au démantèlement, visite la « Jungle ». L’ultimatum est suspendu.

Jeudi 25 février. Le tribunal rejette le recours, la zone devra être évacuée.

Vendredi 26 février. À 8 heures du matin, la police entre dans la zone et annonce aux migrants qu’ils ont deux heures pour quitter leurs abris. Il n’y a pas de bulldozers et les « lieux de vie » seront préservés.

Mais à quoi sert un centre social, juridique, culturel…, à quoi sert une école, s’il n’y a personne pour y venir ?

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