Prochaine étape pour Aubry et ses proches : foutre le camp de la direction du PS

« Nous allons sortir de la direction du PS. » Après sa tribune au vitriol contre la politique du gouvernement, Aubry veut se défaire de son étiquette de dirigeante socialiste, pour elle et ses troupes.

Ça ne ressemble toujours pas à un grand mouvement organisé contre la politique actuelle du gouvernement mais, une chose est sûre, Martine Aubry veut faire entendre son désaccord. Après sa tribune au vitriol contre une bonne part de la politique menée depuis 2012, le prochain coup de la maire de Lille est de… faire partir ses troupes de la direction du Parti socialiste. 

Ses troupes, ce sont concrètement Jean-Marc Germain, secrétaire national à la mondialisation au PS, et François Lamy, ex-ministre et secrétaire national chargé des relations extérieures. Elle l’annonce au Journal du Dimanche ce 28 février : « Nous allons sortir de la direction du PS, nous souhaitons en discuter avec Jean-Christophe Cambadélis. » Martine Aubry elle-même n’est pas secrétaire nationale mais fait toujours partie du bureau national du parti, comme ses deux alliés.

Elle assure toujours n’avoir aucun plan en vue de 2017 et ne pas vouloir se présenter à une éventuelle primaire. « On veut simplement que ce pour quoi on s’est battus toute notre vie soit préservé. Et on veut montrer aux gens que la gauche a des solutions« , dit-elle. Autrement que par une tribune et un retrait des instances du parti ? Mystère et boule de gomme.

Les réfugiés avant El Khomri

En tout cas, à en croire les confidences de l’ancienne candidate à la primaire au JDD, ce n’est finalement pas tant le dernier projet de loi sur la réforme du travail qui l’a fait sortir de sa tannière, mais bien les propos de Manuel Valls tenus à Berlin contre les réfugiés et la politique d’accueil d’Angela Merkel. Là était la vraie goutte d’eau faisant déborder le vase.

>> Valls : « maintenant, nous n’accueillons plus les réfugiés »

C’est ce dimanche 14 février que Martine Aubry se décide à rédiger un texte :  » Avant même la loi El Khomri, j’ai été profondément choquée par les déclarations de Manuel Valls en Allemagne. Qu’un Premier ministre socialiste ne se mette pas du côté de ceux qui agissent, qui accueillent des réfugiés, je ne l’accepterai jamais. » 

Ce sera d’ailleurs l’un des points les plus forts de sa tribune, Martine Aubry et ses cosignataires parlant des « meurtrissure de l’indécent discours de Munich, à propos des réfugiés ». Et quand Valls affirme que la stratégie d’ouverture d’Angela Merkel n’était pas la bonne, la maire de Lille rétorque : « Non, elle n’a pas mis en danger l’Europe, elle l’a sauvée. Elle l’a sauvée du déshonneur qui aurait consisté à fermer totalement nos portes à toutes ces femmes, ces hommes et enfants fuyant les persécutions et la mort et en oubliant ceux qui chaque jour perdent la vie en Méditerranée. »

Une parole que Martine Aubry et ses proches comptent bien continuer à porter si l’on en croit ses dernières confidences au JDD. En prenant soin au préalable d’abandonner leur étiquette de « membre de la direction du PS ».

 

 

 

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