La pétition contre la loi Travail de Myriam El Khomri, lancée sur la plateforme change.org il y a une semaine, rassemble plus de 600.000 signatures ce vendredi 26 février au matin, un record pour le site. C’est déjà beaucoup plus qu’une autre initiative semblable qui avait fait plier François Hollande il y a un mois : la demande de grâce présidentielle pour Jacqueline Sauvage.
Elle s’envole. La pétition contre la loi travail de Myriam El Khomri, lancée il y a une semaine par la militante Caroline de Haas sur la plateforme change.org, vient de dépasser les 600.000 signatures. Un record depuis le lancement du site. Avec son succès immédiat et un suivi très médiatisé, la pétition est en train de concentrer les oppositions citoyennes à la réforme, pour l’instant en dehors des partis politiques. Un mouvement semblable, dans un tout autre domaine, aux centaines de milliers de soutiens qui avaient réclamé il y a un mois la grâce présidentielle de Jacqueline Sauvage via la même plateforme. Avec ses 435.000 signatures, la pétition avait fait plier François Hollande : « Remise gracieuse de la peine d’emprisonnement« , avait tranché le président de la République.
Alors, comment François Hollande va-t-il réagir face à cette nouvelle mobilisation ? Celle-ci, qui prend forme pour l’instant exclusivement sur les internets (pétition, hashtags #LoiTravailNonMerci #OnVautMieuxQueÇa…), va-t-elle se déplacer dans la rue ? Le mot « grève » a bien été lâché, en premier par Jean-Claude Mailly de Force ouvrière, qui a estimé que la loi El Khomri « vaut une grève dans le public et le privé« . La date du 31 mars, soit quatre jours avant le début de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale, a été évoquée pour « une journée d’action » sur proposition de la CGT, mais pas encore entérinée.
Parmi les plus mobilisés, on trouve déjà les syndicats étudiants comme l’Unef et ce, à l’approche du dixième anniversaire de l’enterrement du CPE, ce contrat première embauche que Dominique de Villepin avait renoncé à mettre en place sous la pression de la rue. Le président de l’Unef, William Martinet, se plaît d’ailleurs à dresser le parallèle : « Sur le fond, à dix ans d’écart, on se retrouve avec deux Premiers ministres qui tiennent le même discours : il faut flexibiliser le marché du travail, les jeunes doivent se précariser davantage pour accéder à l’emploi.«
D’autres, enfin, ne veulent pas attendre. Comme le relate Politis, un appel « citoyen et militant » a été lancé sur Facebook pour une mobilisation dès le 9 mars. 27.000 participants sont pour l’instant « inscrits » sur la page de l’évènement.
Pour l’heure, le gouvernement a décidé de réagir par les mêmes moyens : les réseaux sociaux. La ministre Myriam El Khomri s’est exprimée sur la plateforme de change.org pour répondre point par point à la pétition. Un compte Twitter @LoiTravail a par ailleurs été créé pour proposer un peu de pédagogie pro-gouvernementale, avec une entrée en matière qui a fait rire les internautes, à commencer par Marianne :
Bonjour Twitter, je suis le projet de #LoiTravail. On parle beaucoup de moi mais on me connaît mal. Et si on faisait connaissance ?
— La loi Travail (@LoiTravail) 25 février 2016
[IMAGES EXCLUSIVES] Quand le CM de Myriam El Khomri a reçu l’ordre de créer @LoiTravail https://t.co/CiWyfaZnR6 pic.twitter.com/M8xXoMdQJP
— Marianne (@marianne2fr) 25 février 2016
Le gouvernement a également proposé un contre-argumentaire sous forme de « désintox » sur son site. Un « vrai-faux » auquel la vraie rubrique Désintox de Libération a immédiatement répondu… par un désintox du désintox.
Alors, cette bataille pour l’heure très numérique va-t-elle se déplacer « in real life » ? Tous les ingrédients sont en tout cas en train d’être savamment réunis…
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