Les syndicats chargent le projet de loi El Khomri

La réforme du travail El Khomri fait l’unanimité contre elle chez les syndicats, réunis ce 23 février à Montreuil. Tous ne partagent cependant pas la même analyse de la situation.

« Avis négatif, projet à reprendre », clame Laurent Berger (CFDT). «  Retour au XIXème Siècle », tonne Philippe Martinez (CGT). « Dézingage du droit du travail qui mérite une grève », cingle Jean-Claude Mailly (FO). Première du quinquennat Hollande : la détonante réforme du travail portée par le trio Valls-El Khomri-Macron pousse les syndicats à contraindre, ensemble, l’exécutif à réécrire sa copie.

Le début d’un mouvement semblable à celui de 1995, soldé par le départ de Juppé ? Pas si simple. Car CFDT, CGT, Unsa, FO et Solidaires, Unef, UL, réunies ce 23 février à Montreuil, ont exposé des analyses différentes. Pilier réformiste sur lequel s’appuyait jusqu’ici Manuel Valls (ancien adhérent), la CFDT, acquise à l’idée de flexibilité interne, veut que les entreprises négocient plus largement avec leurs partenaires sociaux ; y compris en dérogeant aux accords de branches professionnelles et en organisant des référendums auprès des salariés. En revanche, elle refuse l’assouplissement des procédures de licenciements économiques et la limitation des indemnités prudhommales, ajoutés au texte El Khomri.

Une opposition que partagent farouchement FO, la CGT et l’UNSA. Cependant, ces organisations voient plus loin. Et estiment que les accords de branche doivent s’imposer à tous. Tant elles redoutent que les entreprises qui y dérogeraient, en rognant les acquis de leurs employés, ne concurrencent déloyalement les autres. « Une dérive qu’il faut prévenir », insiste Luc Bérille (Unsa).

Comment dès lors agir ensemble ? « Dans les entreprises, les salariés comme les apprentis comprennent vite ce qu’ils peuvent perdre. Et soutiennent notre mobilisation commune, insiste Fabrice Angéi de la CGT. A nous d’élargir le débat contre cette réforme libérale, avec nos sensibilités. » Car les syndicats partagent aussi une ambition : épauler les actifs en dopant leur compte personnel d’activité (CPA) qui dans le projet du gouvernement, ne leur garantit qu’un maigre droit à formation.

 

 

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