Début février, en marge d’une manifestation anti-migrants à Calais, le syndicat de police Alliance avait soutenu – à coup de tract bien senti – un homme venu lui apporter du ravitaillement et chassé sur ordre de la préfète. Celle-ci avait eu plus de flair que les policiers : le citoyen zélé a depuis été interpellé pour agressions de migrants.
Les CRS de Calais, du moins les adhérents du syndicat Alliance, majoritaire dans la police, l’avaient pris en sympathie. Début février, en marge d’une journée de rassemblement anti-migrants mené par Pegida, Christophe Griffart, en citoyen zélé, organise une « Opération sandwichs chauds pour les forces de l’ordre ». Vers 23h, un commandant de police vient cependant demander au propriétaire du barbecue de se replier dans un jardin privé et donne par la suite l’ordre aux CRS de ne plus accepter ces dons.
Bronca chez Alliance qui se fend d’un mémorable tract de soutien (voir ci-dessous), au lendemain de l’interdiction faite à son héros, sur ordre de la préfète du Pas-de-Calais, de distribuer ses 200 kilos de saucisses.
« On aimerait le même (sandwich) de la hiérarchie ! », titre le syndicat, qui poursuit :
« Conscients des conditions de travail inacceptables supportées par nos collègues au quotidien, une opération « sandwichs chauds, boissons chaudes » était organisée par des citoyens pour remercier les forces de l’ordre. C’était sans compter sur l’opération « sabotage » d’une certaine hiérarchie qui n’a pas trouvé mieux pour soutenir nos collègues que de leur interdire de recevoir le moindre sandwich et faire partir les citoyens qui ont osé soutenir la police ».
La préfète a eu plus de flair, car ledit Christophe Griffart a depuis été interpellé pour agressions de migrants du côté de Loon-Plage, avec six autres personnes. Soupçonné d’avoir participé à une « opération » ratonade, il n’a probablement plus envie de remercier la police, lui qui risque jusqu’à trois ans de prison ferme et une lourde amende. Le fait qu’il soit membre et animateur d’un collectif anti-migrants baptisé « Calais idéoscope » aurait pu attirer l’attention de ses supporteurs d’Alliance, mais le « calvaire » qu’ils disent vivre à Calais aura brouillé le discernement des policiers.
Au cours de leur garde-à-vue, les sept « mercenaires » ont expliqué qu’ils s’étaient donnés pour mission de « recueillir des éléments sur le comportement délictueux des migrants », mais que leur pêche s’était révélée négative. Après avoir eu l’idée de nourrir la police en improvisant un BBQ, ils rêvaient de faire son travail à sa place, en somme. De quoi empêcher la préfète de dormir pendant plusieurs nuits !
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