Much Loved : l’actrice Loubna Abidar toujours menacée au Maroc

Menacée de mort depuis la présentation de « Much Loved » à Cannes, où elle joue sous la caméra de Nabil Ayouch une prostituée marocaine, agressée en novembre dernier, et enfin poursuivie par la justice du royaume notamment pour « attentat à la pudeur », Loubna Abidar a trouvé refuge en France cet automne, il y a exactement trois mois. Seulement le visa touristique de la jeune femme vient d’expirer comme elle l’explique à l’Obs cette semaine. La France continuera-t-elle de lui offrir sa protection ?

Elle a été applaudie, saluée, encensée pour avoir porté, sur le grand écran, le droit des femmes en général et celui des prostituées de Marrakech en particulier. C’était en 2015. Loubna Abidar tenait le premier rôle, celui d’une prostituée marocaine, dans Much Loved, de Nabil Ayouch, critique acerbe de l’hypocrisie entourant le business lucratif de la prostitution dans le royaume de Mohammed VI.

Menacée de mort depuis la présentation du film à Cannes, puis agressée en novembre dernier, et enfin poursuivie par la justice marocaine pour « pornographie, attentat à la pudeur et incitation de mineurs à la débauche », Loubna Abidar, a trouvé refuge en France cet automne. Il y a trois mois. Trois mois, soit la durée de son visa touristique qui vient donc d’expirer.

Les menaces, elles, n’ont pas cessé confie au supplément Télé de l’Obs la comédienne, nommée aux César dans la catégorie meilleure actrice. « Même mon avocat n’arrive plus à comptabiliser les vidéos Youtube où les internautes réclament ma mort », explique-t-elle avant d’alerter sur son cas.

« Les enfants des voisines lui disent que sa mère est une prostituée »

Actuellement en « situation illégale », « la procédure [lui impose en effet] de [se] rendre au Maroc pour [y] faire une demande de visa long séjour ». Or, les attaques contre elle s’y poursuivent avec la même vigueur aussi bien dans la sphère publique que dans l’anonymat du quotidien.

Loubna Abidar en donne quelques exemples, à commencer par les « médias marocains » qui « reprennent les articles de la presse d’Etat (…) très hostile » et « considèrent » qu’elle a « dégradé l’image de la femme ». Ils ne sont pas les seuls comme a pu s’en apercevoir sa fille de 6 ans, restée au Maroc, qui ne joue plus par exemple « avec les enfants des voisines, qui lui disent que sa mère est une prostituée. »

« Sa maîtresse d’école lui a fait la même réflexion », ajoute Loubna Abidar, pour qui le futur cependant s’écrit déjà de ce côté de la Méditerranée, avec outre des « projets de tournage, un contrat de travail avec les éditions Stock. » La France continuera-t-elle de lui offrir sa protection ?

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