La Polynésie Française est la deuxième étape du périple présidentiel dans le Pacifique, après Wallis-et-Futuna. Et la visite de François Hollande est attendue de pied ferme par les associations locales…
De la pluie et des manifestations. Loin des clichés sur les îles paridisiaques, c’est ce qui attend François Hollande ce lundi 22 février pour sa visite en Polynésie Française. Laquelle promet en effet d’être moins tranquille qu’à Wallis-et-Futuna : outre les traditionnels colliers de fleurs et les danses de vahiné, le président de la République devra aussi y faire face à l’épineuse question des essais nucléaires dans le Pacifique et ses conséquences sur la population.
L’association 193, comme le nombre d’essais nucléaires entre 1966 et 1996, a lancé sur Facebook un appel à manifester « pacifiquement mais de manière ferme » dans chacun des lieux de visite du chef de l’État. Sur France Info, le président de 193, le Père Auguste Uebe Carlson, souhaite que celui-ci tienne un « discours radical à propos des 30 années d’essais nucléaires dans le pays« . Forte d’une pétition signée par 35.000 personnes, l’association souhaite également qu’il y ait une « étude sérieuse sur les maladies transgénérationnelles« . Elle dénonce des cas toujours plus nombreux « d’enfants » et « de familles » « touchés par des cancers, des leucémies, des maladies de la thyroïde« .
Autre sujet sensible sur lequel est attendu François Hollande, cette fois-ci porté par l’association Moruroa e Tatou : l’indemnisation des victimes des essais nucléaires, dans le cadre de la loi Morin du 5 janvier 2010. Cette dernière prévoit de d’indemniser « toute personne souffrant d’une maladie radio-induite résultant d’une exposition à des rayonnements ionisants dus aux essais nucléaires français« . Une volonté de dédommagement des victimes qui, en 2012, était portée par… le candidat socialiste à la présidentielle. Une « indemnisation efficace des victimes » du nucléaire faisait en effet partie des promesses de François Hollande à l’outre-mer.
Mais Roland Oldham, président de Moruroa e Tatou, dénonce aujourd’hui un « mépris face à la population« , alors que seulement une vingtaine de dossiers d’indemnisation sur 1.000 ont été traités à ce jour. Loin, donc de la promesse du chef de l’État. Sur ces questions, les membres des deux associations seront reçus ce lundi par Marie-Hélène Aubert, la conseillère climat et environnement de François Hollande. Ils attendent de cette entrevue du concret et pas du « bricolage« . Et si jamais cela ne suffit pas, les membres des deux associations peuvent toujours compter sur leurs manifestants en gilets rouges, qui colleront aux basques présidentielles, pour lui rappeler leurs revendications.
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