Confortée par le dernier remaniement et ayant réussi à reprendre à Laurent Fabius la présidence de la COP21, Ségolène Royal aurait dû apparaître requinquée ce 21 février, invitée sur France Info et au « Supplément » sur Canal+. Mais c’était tout le contraire… retour sur un dimanche de croix médiatique.
Hésitations au micro d’Europe 1 le matin, service minimum et lassitude à peine dissimulée dans « Le Supplément » sur Canal+ le midi… On ne peut pas dire que Ségolène Royal ait dégagé un sentiment de grande forme ce dimanche 21 février. Forte de son statut à part au gouvernement, après avoir loupé de peu le Quai d’Orsay mais ayant réussi à reprendre la présidence de la COP 21, la ministre de l’Environnement était pourtant interrogée par les médias comme une manière de Premier ministre bis.
À elle, donc, la responsaibilité de répondre en première ligne sur les sujets du moment. Mais le service après-vente paraît difficile à assumer pour l’ancienne candidate à la présidentielle de 2007, qui s’y lance à reculons… Sur le 49-3, d’abord, évoqué par la ministre du Travail Myriam El Khomri pour son projet de loi sur la réforme du code du travail, Ségolène Royal paraît gênée aux entournures au micro du « Grand rendez-vous » d’ Europe 1. Estimant qu’on ne lance pas « un débat parlementaire en commençant à dire ‘si vous n’êtes pas d’accord, on mettra le 49-3′ », elle n’a manifestement guère envie d’aller plus loin, se contentant d’un : « On a peut-être mal compris… »
Avant cette mise au point, l’équipe de journalistes avait interrogé la numéro 3 du gouvernement sur l’accord trouvé vendredi entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Pas de quoi relancer la machine Ségolène Royal, qui enchaîne les lieux communs. « Les relations entre la Grande-Bretagne et l’Europe ont toujours été un peu compliquées », commence la ministre, avant de noyer le poisson en refaisant l’histoire des relations tumultueuses entre les deux nations. Sans convaincre, et sur un ton à nouveau embarassé, Ségolène Royal assure que « tout n’a pas été donné » aux Anglais, avec un argument bien léger : comme le Royaume-Uni est déjà « en dehors de la zone euro » et bénéficie déjà de nombreuses « spécificités », il n’est pas scandaleux de lui octroyer de nouveaux privilèges. CQFD.
Trois heures plus tard, sur le plateau du « Supplément » de Canal+, Ségolène Royal se montrera plus que gênée : lasse. D’entrée, en arrivant sur le plateau, la ministre pointe le ton du reportage qui vient de lui être consacré : « C’était un peu de caricature, dans ce qu’on a vu là sur la politique », lance-t-elle, souriante mais crispée. « Vous faites un sujet uniquement sur des problèmes de conflits interpersonnels, mais on est au-dessus de ça », soupire encore la ministre, manifestement contrariée.
« Comment ranimer la flamme ? »
Inerrogée sur Notre-Dame-des-Landes, sujet sur lequel elle se savait pourtant plus attendue que le Brexit, la ministre ne se montre guère plus inspirée. « On est en train de regarder les choses », démarre-t-elle, avant de se montrer tout aussi vague s’agissant du périmètre envisagé pour le référendum : « Pour l’instant ce qui est imaginé, c’est un périmètre départemental, on va voir comment ça réagi, si c’est le bon périmètre, s’il faut l’élargir… » Mais elle, qu’en pense-t-elle? Niet. On a connu l’ancienne présidente de la Région Poitou-Charentes plus convaincue dans sa communication.
Et ce n’est pas la question d’Ali Baddou sur le bilan du quinquennat qui va décrisper Ségolène Royal. « Comment qualifier d’un mot les quatre années sur cinq qui viennent de s’écouler du mandat de François Hollande ? » Réponse en touche, encore : « Moi je peux vous parler du travail qui est le mien, je ne veux pas caricaturer, ou schématiser le bilan du gouvernement ». Et le journaliste d’insister : « Je vous pose la question parce que vous avez incarné un espoir à gauche, c’était il n’y a pas si longtemps, aujourd’hui c’est vrai que l’électorat de gauche semble perdu dans tous les sens du terme, comment ranimer la flamme ? » Mais la flamme, ce n’est manifestement pas le sujet de Ségolène Royal ce dimanche… La ministre préférera d’ailleurs s’éclipser aussitôt l’interview terminée, quand l’usage veut que les invités politiques de l’émission restent jusqu’au bout. Quand ça veut pas, ça veut pas.
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