C’était l’une des dernières fiertés françaises dans une Europe en affaissement démographique, c’est désormais une préoccupation nationale perdue. La faute à des élus qui n’ont cessé, depuis 2012, de maltraiter la politique familiale.
François Hollande a enfin réussi à inverser une courbe, mais peu de commentaires l’ont relevé. Peut-être parce que ce n’est pas la bonne… Le dernier bilan démographique annuel de l’Insee établit que le taux de fécondité, régressant à 1,96 enfant par femme, vient de passer sous la barre symbolique de 2 enfants, seuil permettant le renouvellement des générations. C’était l’une des dernières fiertés françaises dans une Europe en affaissement démographique, où le taux moyen s’établit à 1,5 enfant par femme.
Il n’est même pas sûr que l’absence de réaction officielle s’explique par le sentiment de culpabilité d’élus qui n’ont cessé, depuis 2012, de maltraiter la politique familiale. Le souci démographique est une préoccupation nationale perdue. Devenue suspecte, l’attention à l’évolution de la population ne relève plus d’un sens aigu de l’intérêt général. L’un des maîtres de la discipline, le Français Alfred Sauvy, déplorait déjà l’effet «analgésique» des enjeux démographiques, provoquant chez les décideurs un «refus de voir». L’un de ses successeurs, Jean-Claude Chesnais, parle aujourd’hui d’«insouciance démographique». La natalité est passée dans l’angle mort de la politique dont l’horizon se limite à la prochaine élection. D’où l’ingrat paradoxe démographique : les décisions n’ont des effets qu’à long terme, mais dans l’instant les bonnes, coûteuses, ne rapportent rien, quand les mauvaises, qui rapportent, ne se voient que plus tard.
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