Un « kiss-in » gay et lesbien, c’est-à-dire une manifestation de bisous dans la rue, a été durement réprimé samedi par la police à Lima, capitale du Pérou. Joyeuse Saint-Valentin !
Des amoureux qui s’embrassent sur les bancs publics, quoi de plus normal ? Mais au Pérou, cela passe moins quand il s’agit de couples du même sexe. Samedi 13 février, veille de Saint-Valentin, un kiss-in gay et lesbien intitulé « Baisers contre l’homophobie » était organisé dans les rues de la capitale, Lima. Une manifestation pacifique ayant pour but de faire entendre les droits des homosexuel(le)s, qui ont marché au cri de « Egalité« . Seulement, ce n’était pas au gout des autorités puisque les manifestants ont été dispersés à coups de lance à incendie.
Ce n’est pas la première fois que cette manifestation est réprimée par les forces de l’ordre. En cinq ans d’existence, elle a toujours connu le même triste sort. Il faut dire qu’au Pérou, la question de l’homosexualité est encore taboue et ce, malgré sa dépénalisation en 2009. Le pays reste l’un des seuls en Amérique du sud – avec le Paraguay et la Bolivie – à ne pas autoriser d’union civile aux couples de même sexe.
En 2014 pourtant, un parlementaire et ancien ministre, Carlos Bruce, avait fait son coming-out dans un journal péruvien, une première. Il fut l’année suivante à l’initiative d’un projet de loi sur l’union civile, qui sera finalement rejeté.
Si les associations LGBT péruviennes se font de plus en plus entendre ces dernières années, leur combat est loin d’être gagné dans ce pays très conservateur, où l’Église est très puissante. Et quand ils ne se font pas asperger d’eau froide pour un baiser, les homosexuel(le) connaissent parfois un sort encore plus tragique : en 2013, 17 auraient ainsi été tués au Pérou. Et selon l’association LGBT qui tient à jour ce triste registre, Red Peruana, aucun de ces crimes homophobes n’aurait été sanctionné.
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