De source sûre,
une perquisition est en cours depuis le début de ce mardi après-midi dans les bureaux de Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud au parc de Montretout. Les policiers se sont présentés sur réquisition du Parquet de Paris, qui enquête à la suite d’une dénonciation du Parlement européen concernant le statut des assistants parlementaires des députés européens du Front National.
Le Parlement reproche à 29 assistants des 23 députés de travailler exclusivement pour leur parti sur le territoire français alors qu’ils sont rémunérés par l’Europe, à qui ils devraient consacrer l’essentiel de leur temps.
L’office européen anti-fraude (OLAF), avait été saisi de ces faits concernant « seulement » 20 assistants de députés FN mais le président allemand du Parlement européen, Martin Schulz, avait accompagné cette initiative d’une lettre adressée à la ministre française de la justice, Christiane Taubira. Si les faits étaient avérés, le Parquet considérerait qu’il s’agit d’un financement illégal de parti politique.
Selon nos informations, les enquêteurs ne se sont pas présentés au siège du Front National à Nanterre. Alors pourquoi perquisitionner les bureaux du fondateur du parti alors qu’il a été exclu il y a quelques mois du FN ? D’une part, parce qu’il est toujours député européen et que son propre assistant fait partie de la liste des 29 assistants soupçonnés. Ensuite, parce qu’il est sans doute plus simple au plan politique de perquisitionner les bureaux d’un dirigeant banni que ceux d’un parti politique.
Averti, Jean-Marie Le Pen s’est rendu sur les lieux. Lors d’une précédente perquisition concernant cette fois une plainte pour fraude fiscale, un coffre fort avait été éventré, au grand dam du fondateur du FN. Cette fois, il compte bien donner les clés aux enquêteurs.
[Edit 14h50] Jean-Marie Le Pen a réagi à cette perquisition auprès de Marianne : « C’est scandaleux, on fouille partout dans mes tiroirs et dans ma vie privée, on exhume mes certificats médicaux comme dans le pire des régimes totalitaires, alors qu’on est dans le cadre d’une enquête préliminaire déclenchée sur la base d’une simple dénonciation. » Et d’assurer : « Le procureur a refusé de me montrer le contenu précis du mandat de perquisition.«
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