Brexit : après Cameron, Donald Tusk prend son bâton de pèlerin

Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, était ce lundi 15 février à Paris pour tenter de concilier les positions britanniques et françaises en vue du sommet européen des 17 et 18 février. Tout comme David Cameron, Donald Tusk promeut, capitale après capitale, l’adoption de l’accord britannico-européen comme préalable au maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE.

A l’instar de son prédécesseur, le très peu charismatique Herman Van Rompuy, Donald Tusk est de tous les rendez-vous européens, s’affichant aux côtés des Merkel, Hollande et Cameron… sans que l’on sache vraiment qui il est et quel est son rôle. Pourtant, le président du Conseil européen (la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des 28 pays membres de l’Union) s’affaire en coulisses à la préparation du sommet des 17 et 18 février prochains, rendez-vous charnière pour le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l’UE. Il s’est ainsi entretenu à Bruxelles vendredi dernier avec le Premier ministre belge Charles Michel, qui a adressé « toutes ses chances de réussite » à l’accord britannico-européen instigué par Cameron. Etape centrale de sa tournée européenne, le Polonais s’est rendu à l’Elysée ce lundi 15 février pour rencontrer François Hollande qui, lui, recevra ce soir le Premier ministre britannique David Cameron.

La visite du président du Conseil européen à l’Elysée était très attendue. Et pour cause, Donald Tusk est venu vendre à Paris l’accord conclu ces dernières semaines entre le Premier ministre britannique et ses partenaires européens. Un texte, ou plutôt un condensé des concessions glanées par David Cameron sur l’application des traités communautaires, qui sera examiné lors du sommet européen en cette fin de semaine. S’il l’estime suffisamment ambitieux, le locataire du 10 Downing Street s’est engagé à défendre le maintien de son pays dans l’UE lors du référendum de juin. Ce qui n’est encore gagné à écouter le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond, qui a déclaré samedi : « il n’y a toujours pas d’accord. Il reste encore beaucoup d’efforts à fournir avec des parties indécises, qui concluront les négociations dans la semaine ».  Après l’obtention par Cameron de substantiels opt-out (des dérogations) le 5 février à Varsovie, c’est un autre Polonais qui vient s’assurer du concours de Paris dans la dernière ligne droite.

Hollande : « Il n’est pas acceptable de revoir ce qui fonde les engagements européens »L’ancien chef du gouvernement polonais (de 2007 à 2014) a surtout tenté de convaincre François Hollande d’arrondir sa position vis-à-vis de la démarche britannique, le président français considérant qu’il n’est « pas acceptable de revoir ce qui fonde les engagements européens ». Une discussion dont aucune phrase n’a fuitée, seul Donald Tusk a déclaré à l’issue de l’entrevue « espérer » parvenir à un accord. Pour atteindre son objectif, le président du Conseil européen se rend ce soir à Athènes, et demain à Prague, Bucarest puis Berlin. Les visites en République tchèque et en Roumanie seront déterminantes, les pays de l’Est craignant en effet que leurs ressortissants ne bénéficient plus des aides sociales sur le sol britannique. Après François Hollande aujourd’hui, c’est donc au tour d’Angel Merkel de recevoir demain un Donald Tusk bien décidé à ce que le sommet européen qui s’ouvre mercredi ne tourne pas au fiasco. 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply