Henri Guaino était en forme ce week-end lors du Conseil national de Les Républicains. Outre ses positions sur l’Europe, l’économie, et plus globalement le sens de l’action politique, l’ancienne plume de Sarkozy est revenu sur certaines dérives de son ancien mentor, et notamment sur son opposition soudaine aux repas de substitution servis dans les écoles françaises. Il a ensuite poursuivi sa critique sur France 2 ce lundi matin.
Henri Guaino est en colère. Il « en a marre ». L’ancienne plume de Nicolas Sarkozy le répètera à plusieurs reprises, ce week-end, lors du Conseil national de Les Républicains. Dans une longue tirade aux allures d’anaphore présidentielle, il n’épargnera rien n’y personne, à gauche bien sûr, où le dernier remaniement ne sert selon l’intéressé que de « cache-misère », mais aussi à droite. Et pas n’importe où. Car Henri Guaino, en éternel gaulliste, en a gros sur « le coeur », en particulier contre son ancien champion, qu’il appelle sobrement « Nicolas ».
S’il remercie tout de même l’ancien président d’avoir pris « à bras le corps » la crise financière de 2008, il égratigne violemment, sans le nommer, quelques unes de ses dernières prises de position comme son revirement sur le mariage pour tous ou son refus de voir servir dans les cantines des écoles françaises des menus de substitution.
« Moi ma famille politique » entame ainsi Henri Guaino galvanisé par les applaudissements, « c’est celle qui ne prendra jamais l’enfant en otage de la politique [l’élu considère que c’est ce qu’il s’est passé lors du débat sur le mariage pour tous, ndlr]. Moi ma famille politique c’est celle qui trouve honteux que l’on puisse interdir de cantine les enfants des chômeurs sous prétexte que leurs parents ne travaillent pas, (…) c’est celle qui ne refuse pas aux enfants un repas de substitution à la cantine… »
Henri Guaino : « Je vais vous dire ce que j’ai sur le coeur » #CNLR https://t.co/UWxgtS8rNS
— les Républicains (@lesRepublicains) 13 Février 2016
Or en mars dernier, il y a presque un an, Nicolas Sarkozy lançait justement sur TF1 une grande offensive contre lesdits repas de substitution. « J’(y) suis opposé », avait tout bonnement déclaré l’ex-chef d’Etat, parti subitement en guerre contre l’idée que l’on puisse servir des « repas différents » en fonction des « origines des enfants ou des religions des parents. » (…) « Si vous voulez que vos enfants aient des habitudes alimentaires confessionnelles, vous allez dans l’enseignement privé confessionnel », précisait encore Nicolas Sarkozy dans une « radicalisation » constante de la ligne politique du parti que n’a pas vraiment goûté Henri Guaino :
« A ceux qui croient voir la France se droitiser et qui rêvent qu’elle soit gouvernée le plus à droite possible (…) je veux dire qu’il ne faut pas confondre la radicalisation avec la droitisation… »
Même discours ce lundi matin sur France 2 : « On confond la radicalisation de la société (…) avec la droitisation. Le problème de la radicalisation c’est qu’elle ne se reconnaît ni dans la droite, ni dans la gauche. Le FN n’incarne pas la droitisation, il incarne une colère, une révolte, une forme de populisme. » Quant à Sarkozy, Guaino « trouve qu’il devrait un peu plus se souvenir de sa propre histoire et peut-être un peu moins se retrouver écartelé entre les libéraux d’un côté et toutes les droites de l’autre. » Mais ce n’est qu’un conseil d’ami…
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