Le sale dimanche de Sarkozy

Un conseil national déserté par ses rivaux pour la primaire, le précieux Jean-Pierre Raffarin qui rejoint Alain Juppé, et Jean-François Copé candidat ! L’ex chef de l’Etat a passé une bien amère Saint-Valentin.

Il est des dimanches où mieux vaudrait ne pas sortir de la couette. Surtout si l’on est un ancien président qui aspire plus que tout à le redevenir. Comme en ce jour froid et pluvieux de février. Nicolas Sarkozy a fini le conseil national de son parti Les Républicains quasiment tout seul. Les cadres venus de toute la France étaient bien là, porte de Versailles, mais ses principaux rivaux pour la primaire présidentielle s’étaient volatilisés. Ils n’avaient pas piscine, mais des excuses familiales. Absent pour cause de « Saint-Valentin » a même osé Bruno Le Maire, l’ancien ministre de l’Agriculture qui avait campé l’ancien président en homme d’Etat dans un livre. Mais ça, c’était avant. Avant que la droite ne se dote elle aussi d’un mode de désignation démocratique. Avant que les cordons et les tutelles ne volent en éclat. Alors quand Nicolas Sarkozy a délivré un discours sur la ligne du parti Les Républicains ce dimanche matin, personne parmi ses principaux concurrents ne s’est senti vraiment concerné.

Las, ce n’était que le début de la journée. Quelques heures plus tard, Jean-Pierre Raffarin annonçait son ralliement à Alain Juppé, le favori des sondages à qui ce très bon connaisseur de la Chine compte donner un coup de pouce pour l’international, et qu’il veut aussi aider à inventer « des meetings d’un nouveau genre, plus collectifs », confiait le sénateur de la Vienne il y a une dizaine de jours en privé. Un atout considérable pour le maire de Bordeaux. 

Après cet apéritif au goût amer, ne restait plus qu’à attendre la déclaration de candidature à la primaire de Jean-François Copé. Le député-maire de Meaux fait du rase-motte dans les sondages. Mais sa présence est l’assurance de voir l’affaire Bygmalion et donc le financement de la campagne 2012, placée au cœur du débat dans les mois qui viennent. Sans compter que l’ancien président de l’UMP braconne sur les terres électorales de l’ex-chef de l’Etat avec sa droite « décomplexée ». Sur France 2, Copé a envoyé ses premiers scuds. Il serait selon lui « hypocrite d’attendre pour se présenter », manière de tacler Sarkozy qui refuse toujours de se lancer officiellement dans la course. Puis à propos de Bygmalion : « Je ne me serais pas présenté si j’avais été mis en examen. » C’est encore l’ex de l’Elysée qu’il vise là : ce dernier est mis en examen pour « corruption active », « trafic d’influence actif » et « recel de violation du secret professionnel » dans l’affaire Azibert, dont l’enquête vient de s’achever. 

Nicolas Sarkozy avait lui parlé quelques minutes auparavant sur le plateau de TF1. Devant Anne-Claire Coudray, l’ancien président a semblé en pilote automatique. Comme s’il attendait que cette pénible Saint-Valentin s’achève enfin…

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