Jean-François Copé veut faire un coup. L’ancien patron de l’UMP est l’invité du journal de 20 heures de France 2 ce 14 février, un mois après son retour dans les médias, le tout après 18 mois d’absence. Et en ce dimanche soir de Saint Valentin, il ne s’apprête pas à faire une déclaration d’amour à Nicolas Sarkozy, qui lui fera face, puisqu’il sera sur le plateau du journal de TF1. Plutôt une déclaration de candidature à la primaire qui désignera en novembre le champion de la droite à la présidentielle, si l’on en croit la rumeur tenace qui courait ce week-end au conseil national des Républicains, réuni à Paris.
[Edit 20h22] Candidat ! Comme annoncé, Jean-François Copé a officialisé sa candidature sur France 2 : « Je serai candidat à cette élection parce qu’après 18 mois de silence, des années et des années d’engagement, j’ai écrit un livre qui raconte le projet que je veux proposer aux Français. » Il explique avoir imaginé se donner « quelques semaines de plus » avant de finalement décider de se lancer dès maintenant : « En fait, je crois que je suis prêt ».
Le fait de concurrencer ainsi médiatiquement son successeur à la tête du parti de droite sonne comme un défi en soi. Sur
Twitter, le rédacteur en chef adjoint de France 2 assure que l’invitation de Jean-François Copé a été calée en milieu de semaine, avant celle de Nicolas Sarkozy sur TF1. Le timing pourrait donc n’être que fortuit… Il n’empêche, le député-maire de Meaux est remonté comme une pendule.
« Mon intégrité rétablie, ma parole plus libre que jamais ! », clame-t-il sur
Twitter, histoire de faire monter la pression avant l’émission.
Dans l’entourage de Copé, on refusait évidemment, samedi, de confirmer l’annonce de candidature :
« on verra demain… » Un parlementaire de ses soutiens, qui n’a pas digéré que Nicolas Sarkozy ait sorti son livre-surprise quelques jours seulement après celui de Jean-François Copé, se montre plus affirmatif :
« Sarkozy a parasité son bouquin avec le sien. Il veut lui répondre en parasitant son JT. » Le Figaro livre l’information au conditionnel.
Jean-François Copé a en tout cas son histoire toute écrite. Celle d’un homme injustement martyrisé dans l’affaire Bygmalion – qu’il remettra au coeur de la primaire en cas de candidature, et ce au grand dam de Sarkozy – prêt à revenir sur le devant de la scène après avoir été innocenté. Samedi, il faisait « avec une certaine émotion » son grand retour sur scène dans un rassemblement du parti. Et a beaucoup insisté dans son discours sur le fait qu’il n’ait pas été mis en examen, lundi dernier, dans l’affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. « C’est un gros coin de ciel bleu qui se libère. Maintenant, il est sur un tempo rapide », complétait l’un de ses proches.
Dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, on se doute bien que l’ex-président de l’UMP ne veut pas du bien à l’ancien chef de l’Etat. « Si Jean-François Copé fait un 20 heures ce soir, c’est qu’il a sûrement quelque chose à dire », commente-t-on avec un brin d’agacement. Au moment de conclure son discours samedi, Jean-François Copé a eu cette phrase très bisounours : « A la fin, ce sont toujours les gentils qui gagnent. » Sans que l’on sache exactement à qui cette étrange formule s’adressait.
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