La Fête de l’amour version Les Républicains

Le conseil national du parti s’ouvre samedi sur une gué-guerre de succession entre Luc Chatel et Michèle Alliot-Marie, tous deux candidats pour succéder à Jean-Pierre Raffarin à la présidence du CN. Le même Jean-Pierre Raffarin qui pourrait bien gâcher le dimanche de Saint-Valentin de Nicolas Sarkozy…

Personne à droite n’a oublié le ratage des universités d’été de Marseille de l’UMP en septembre 2011. Alors Premier ministre, François Fillon venait d’annoncer un tour de vis budgétaire depuis Matignon avec notamment une taxe sur les sodas et les parcs d’attractions. De quoi déclencher la fureur de Jean-Pierre Raffarin, dont le cher Futuroscope aurait été durement impacté. Cet autre ancien Premier ministre s’était fendu d’un post vengeur sur son blog et avait empoisonné ce qui devait être le dernier moment de communion à droite avant la présidentielle 2012. 

Cette fois-ci, c’est bien avant le début du conseil national de Les Républicains, qui se tient ce week-end Porte de Versailles, que Jean-Pierre Raffarin a semé, mais moins volontairement cette fois-ci, la zizanie. En se retirant de la présidence du conseil national (le parlement du parti), il a ouvert la voie à une guerre de succession entre Luc Chatel, le poulain de Nicolas Sarkozy et une candidate surprise, Michèle Alliot-Marie, qui pourrait bien remporter le vote samedi matin à Paris Expo.

MAM veut tester sa popularité avant une éventuelle candidature à la primaire

Nicolas Sarkozy a été pris de cours par Mam. « En fait, il pensait que le fait que Patrick Ollier (compagnon de la gaulliste) ait récupéré la présidence de la Métropole du Grand Paris leur suffirait », soupire un sarkozyste. Las, l’ancien présidente du RPR (1999-2002) en a décidé autrement : elle veut tester sa popularité avant une éventuelle candidature à la primaire. « Mam à la tête du parlement ? Cela donnera une petite touche de modernité », raille-t-on déjà Rue de Vaugirard.

Dans l’hypothèse d’une victoire de la députée européenne, le président de Les Républicains pourra se consoler en observant la réaction de son rival Alain Juppé dont les relations avec son ancienne voisine de Saint-Jean-de-Luz sont notoirement exécrables. La présence de l’ancien Premier ministre est justement annoncée entre 12h et 15h samedi, juste à temps pour assister au résultat du vote. Et pas de risque cette fois-ci qu’il se fasse siffler : Alain Juppé n’a pas prévu de prononcer de discours. « Et puis vu ses bons sondages, les cadres vont être prudents », reconnaît un membre de l’équipe dirigeante du parti. 

Et si Raffarin rejoignait Juppé ce dimanche ?
Jean-Pierre Raffarin pourrait d’ailleurs bien préparer une deuxième attraction pour ce week-end de Saint-Valentin. C’est un secret de polichinelle, le sénateur de la Vienne s’apprête depuis plusieurs mois à rejoindre l’équipe du maire de Bordeaux pour la primaire présidentielle. Et s’il s’exécutait dès dimanche ? Il percuterait de plein fouet le message de Nicolas Sarkozy qui doit ouvrir ce week-end les travaux pour le projet 2017. « On a tous prévenu Nicolas, on lui a dit que ce conseil national servirait surtout à installer les divisions. Il n’a rien voulu entendre. Il dit qu’il veut un parti qui débat », soupire l’un des soutiens de l’ancien président guère optimiste, on l’a compris, sur la bonne tenue de cette fête de l’amour version Les Républicains.     

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